À la suite de l’avarie survenue la nuit dernière, qui a endommagé le puits de dérive et provoqué une voie d’eau, Tom Laperche fait désormais route vers Cape Town, qu’il devrait rallier à petite vitesse, d’ici lundi matin. En tête, Charles Caudrelier a pris le large. Thomas Coville, troisième, soutient le tempo du leader.
Aux premières heures de ce mercredi 18 janvier, tandis qu’il naviguait en deuxième position de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest, Tom Laperche a subi une collision. Le trimaran SVR – Lazartigue avançait alors à près de 35 nœuds, à l’avant du front. Le skipper raconte : « Ça avait plutôt bien marché toute la nuit. J’avais trouvé des bonnes configurations de voiles et de réglages, et on n’avançait ni trop vite, ni trop doucement avec une bonne moyenne et des intervalles de vitesse autour de 35 nœuds. En fin de nuit, j’ai ressenti un énorme choc dans un fracas énorme. Le fait d’avoir tapé la dérive a endommagé le fond de coque et, en une fraction de seconde, de l’eau est rentrée dans la portion centrale. J’ai fait le tour du bateau et me suis rendu compte que le bateau restait maîtrisable. Il a fallu vite ralentir au maximum et rouler les voiles. Il faut maintenant ramener le bateau le moins abîmé possible. » L’avarie a été stabilisée et Tom Laperche est en sécurité. Son équipe technique l’assiste pour tenter de ramener le Trimaran SVR-Lazartigue à Cape Town.
“Le bateau allait bien jusque-là, il se faisait plaisir, poursuit Tom. C’est hyper dur, pour le bateau, pour moi et toute l’équipe avec tous ces gens qui ont travaillé pour que le Trimaran SVR-Lazartigue soit au départ et qu’après dix jours de course, on joue en tête de flotte sur un tour du monde. Il faut maintenant gérer ces quatre jours de mer sans que ça s’abîme plus. J’ai réussi à régler le bateau dans la bonne direction et pour ne pas aller trop vite. Je vais surveiller les niveaux d’eau et les mouvements de la dérive. On a toujours 35 nœuds de vent, mais ça devrait mollir dans un peu plus d’une journée avec une mer plus calme. Je reste en contact avec toute l’équipe et nous allons essayer de trouver les meilleures solutions pour rallier Le Cap.”
C’est là que son équipe technique lui a donné rendez-vous pour une évaluation des dégâts subis, et “étudier les options pour la suite, souligne Cécile Andrieu, la team manager de SVR – Lazartigue. Tom va bien physiquement. Le choc a été violent car le bateau avançait à 35 nœuds au moment de la collision. C’est un coup dur car sa course était magnifique depuis dix jours. Mais il est déjà très mobilisé pour mettre son bateau en sécurité. Nous sommes en contact permanent avec lui pour analyser au mieux les dégâts sur le bateau, les contenir et trouver la meilleure route pour rallier Le Cap où son arrivée est estimée à lundi matin. La cellule routage continue de communiquer avec lui. Toute l’équipe technique est réunie à Concarneau et va partir au Cap pour accueillir Tom.”
Si la possibilité d’une réparation figure parmi les options à étudier, les règles de course la permettent. Le bateau devra, dès lors qu’un tiers interviendra dessus, respecter un arrêt obligatoire de 24 heures, comme l’a fait Armel Le Cléac’h, aidé par son équipe à Recife il y a quelques jours. Cet après-midi, Tom Laperche progressait à 10-15 nœuds après avoir orienté sa route vers le nord-est. Un peu plus de 1000 milles le séparent de la destination.