Alors que toutes les équipes de Ligue Magnus font une pause lors de cette intersaison, après un exercice 2023-2024 éprouvant, nous avons rencontré Robin GABORIT, le capitaine des Ducs d’Angers, au club depuis 2012, qui entamera sa 13e saison au sein du club, en septembre. Nous sommes revenus avec lui sur les résultats de l’équipe la saison dernière, sur les objectifs en vue de la saison prochaine et sur sa longévité au sein du club.

Quel bilan pourriez-vous faire sur la saison régulière ?

“C’est plutôt un bilan très positif avec une 2e place au classement et la barre des 100 points atteinte, ce qui est un record. En plus, sur la saison régulière, on a la meilleure défense de Ligue Magnus avec 105 buts encaissés, ainsi que la troisième meilleure attaque avec 164 réalisations. Une grosse saison qui nous permettait d’avoir l’avantage de la glace pour les play-offs.”

Un avantage qui ne vous a pas profité avec cette élimination dès les quarts de finale des play-offs de Ligue Magnus, contre Cergy-Pontoise, équipe face à qui vous aviez gagné en saison régulière. C’est l’un des points noirs de la saison ?

“Oui, c’est une très grosse déception. On avait toutes les cartes en main pour faire un bon bout de chemin dans ces play-offs. En face, c’était une équipe qui avait eu, en début de saison, un retrait de points et qui n’était pas à sa place, elle qui a terminé au 7e rang au final. Néanmoins, ce n’est pas une raison, car effectivement, on les avait battu sur la saison régulière et on aurait dû être capable de trouver les solutions. Ils avaient un gardien qui était sur tous les palets et on n’a pas su s’adapter. C’est un épisode qui doit nous servir pour ne pas le revivre la saison prochaine.”

On imagine que l’élimination prématurée en Coupe de France, contre Dunkerque, est aussi un échec de la saison ?

“Oui, d’autant plus quand on connaît l’importance de la Coupe de France à Angers. On savait très bien que cela allait être un match piège face aux troisièmes de Division 1, on avait répété qu’il fallait se méfier de tout le monde. Malheureusement, cela n’est pas passé.”

Quels seront les objectifs pour la saison à venir ?

“Pour l’instant, nous ne nous sommes pas encore retrouvés pour évoquer la saison prochaine. Maintenant, je pense ne pas trop m’avancer si je dis que les objectifs ne vont pas changer par rapport à la saison dernière, et que l’on va tout faire pour ramener les Ducs d’Angers au plus haut, avec des trophées.”

Le 3 avril dernier, le club annonçait la fin de la collaboration avec Jason O’LEARY. Que retenez-vous de cette année et demie passée sous ses ordres ?

“C’est un entraîneur qui a beaucoup de rigueur et qui travaille énormément. Il nous a fait progresser et je l’en remercie. Après, c’est un choix qui a été fait par le club et qu’on ne maîtrise pas, mais cela a vraiment été une bonne expérience.”

Quelques jours plus tard, Jonathan PAREDES a été intronisé nouveau coach. Que va-t-il vous apporter ?

“Même si je ne l’ai pas encore croisé depuis sa signature, je l’ai déjà eu par téléphone. À chaque fois que l’on s’est vu dans les patinoires, nous avons toujours eu de très bons échanges. C’est quelqu’un qui connaît très bien le championnat français pour avoir notamment entraîné Cergy, pendant 6 saisons. C’est un coach français qui va nous apporter une nouvelle dynamique d’équipe. Aussi, de ce que j’ai entendu dire, c’est un passionné, une bête de travail. Je pense que c’est une très bonne pioche pour le club.”

De nombreux joueurs sont partis (Nikita SCHERBAK, Nick ROSS, Evan COWLEY…), d’autres sont arrivés (Jere ROUHIAINEN, Ethan CAP, Sami TAVERNIER…), tandis que d’autres ont prolongé (Matt PRAPAVESSIS, Philippe HALLEY, Vincent LLORCA…). Comment voyez-vous ces mouvements de joueurs ?

“Chaque saison, ça bouge beaucoup. On perd des coéquipiers, on en a d’autres qui arrivent, et certains qui poursuivent l’aventure. C’est le sport de haut niveau, et il faut l’accepter. L’intérêt, c’est de créer la meilleure alchimie possible entre les nouveaux et les anciens, entre les jeunes et les moins jeunes, pour devenir un groupe solide afin de ramener les Ducs sur le devant de la scène.”

De votre côté, vous avez prolongé pour une treizième saison, une de plus. Pensiez-vous que vous alliez passé autant de saisons chez les Ducs d’Angers, lorsque vous avez signé en 2012 ?

“Bien sûr que non, jamais je n’aurais pu imaginer être encore chez les Ducs après tant d’années. Si je suis encore là, cela veut dire que le club continue à me faire confiance. Je ne me repose pas sur mes lauriers et je me remets souvent en question, je pense que c’est ce qui fait ma longévité au sein du club. Je suis très content d’être ici.”

Vous êtes devenu le meilleur buteur de l’histoire du club en saison régulière (141 buts). Qu’est-ce que cela représente d’avoir son nom marqué dans l’histoire du club ?

“C’est évidemment une grande fierté. Battre le record de 140 buts de Jonathan BELLEMARE, c’est quelque chose auquel je ne pouvais pas m’attendre lors de mon arrivée. Quand j’ai commencé ici, j’étais avec lui dans l’équipe et je voyais son total de buts comme intouchable pour encore de longues années. Jamais je n’aurais pensé y arriver.”

Vous êtes capitaine de l’équipe depuis 2022. Comment vous le mettez en place au quotidien ?

“J’ai une vision du capitanat qui est très simple, je n’ai de capitaine que le titre et je le suis par l’exemple. Je ne suis pas meilleur que les autres, je ne suis pas au-dessus des autres. Après, j’ai fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là où je suis, avec une charge de travail conséquente. J’ai le club ancré en moi depuis pas mal d’années, et je transmets mes connaissances de celui-ci aux autres.”

Lors de saison 2023-2024, l’Iceparc a enregistré une affluence moyenne de 3 501 spectateurs sur 3 586 possibles, soit un taux de remplissage de 97%. C’est pratiquement toute la patinoire qui pousse derrière vous sur les matchs à domicile ?

“Lorsque l’on a quitté la patinoire du Haras en 2019, qui avait une capacité de 1 080 places, on s’est dit “comment remplir une nouvelle qui en compte trois fois plus ?”. Au final, à chaque rencontre, les tickets partent très rapidement et c’est toujours un immense plaisir de voir une patinoire presque comble sur chaque réception. Je ne peux que remercier tous les gens qui nous soutiennent. Cela nous procure de belles émotions.”

Pour finir, au sujet des jeunes du club, les U20 ont remporté le titre de champions de France, un trophée qui n’avait jamais été gagné par d’autres équipes que celles de Rouen et Grenoble. C’est “fort” ce qu’ils ont réalisé ?

“Oui, c’est sûr. On est super contents pour eux, le premier titre de champion de France U20 du club. Avec ce résultat, cela montre que la formation est un élément important des Ducs d’Angers et que tous les gens présents y travaillent bien. De notre côté, on sait pertinemment que notre carrière n’est pas illimitée et qu’il faudra, tôt ou tard, laisser la place. Cela nous rajoute de la concurrence et nous oblige à travailler encore plus. Un bon remède !”