À l’issue de deux jours de vote de la part de l’ensemble des athlètes tricolores sélectionnés pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, Mélina Robert-Michon a été officiellement désignée par le CNOSF porte-drapeau de la délégation française. Elle aura ainsi l’honneur d’être cheffe de file de l’équipe de France olympique, aux côtés du nageur Florent Manaudou, lors de la cérémonie d’ouverture qui se déroulera le 26 juillet prochain sur la Seine.Le para-athlétisme sera aussi sur le devant de la scène lors de la cérémonie inaugurale des épreuves paralympiques le 28 août avec Nantenin Keïta également officialisée porte-drapeau. Une première pour l’athlète paralympique qui sera accompagnée du paratriathlète, Alexis Hanquinquant.

C’est une heureuse nouvelle annoncée jeudi soir pour Mélina Robert-Michon et l’athlétisme français honorés par le choix effectué par les athlètes tricolores en course pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.

À presque 45 ans, la lanceuse de disque, dotée d’un palmarès international majeur et qui participera à ses septièmes Jeux, est aujourd’hui désignée par ses pairs pour porter les couleurs de la France au sein de l’équipe olympique nationale. La médaillée d’argent à Rio en 2016 se voit ainsi récompensée pour son immense carrière au sein du sport français.

« C’est dingue et je crois que je ne réalise pas complétement encore. Je ressens forcément un sentiment très fort de fierté de représenter l’ensemble de la délégation olympique. Être choisie par les athlètes, c’est un véritable symbole et on va pouvoir partager cette aventure à Paris tous ensemble devant le public français. Je remercie les athlètes de leur confiance. C’est une grande responsabilité, et je vais donner le maximum pour être à la hauteur des attentes et aider cette équipe de France à profiter de cette aventure olympique. Je sais que l’on va se porter les uns et les autres car je crois beaucoup au collectif, et c’est comme ça que l’on arrivera à faire des grandes choses. On va se servir de cette dynamique pour être encore plus forts, ainsi que du public français pour aller chercher un maximum de médailles et que chaque athlète puisse se réaliser et récolter les fruits de son travail.

Avec cette reconnaissance, c’est tout mon parcours olympique qui ressort, je repense à mes débuts, à toutes ces années ». Des années d’athlétisme qui ont été accompagnées et partagées avec son entraineur historique, Serge Debié, ému par cette annonce. « Pour ma famille et moi, c’est une grande fierté. C’est l’aboutissement d’une grande carrière de haut niveau pour Mélina pendant plus de 20 ans durant laquelle on a toujours été à ses côtés. C’est une reconnaissance qu’elle doit avant tout à elle-même et nous sommes encore plus fiers de sa réussite qui l’emmène jusqu’au bout de ses rêves ».

À travers la désignation de Mélina Robert-Michon en tant que porte-drapeau tricolore, c’est également tout l’athlétisme français qui est touché et honoré par ce symbole à la veille des Jeux Olympiques en France.

Le Président de la Fédération Française d’Athlétisme, André Giraud, est « très heureux pour Mélina par rapport à tout ce qu’elle représente et l’exemplarité de sa longévité au plus haut niveau. C’est une formidable récompense de l’état d’esprit qu’elle dégage et des valeurs qu’elle porte. Mélina est un véritable modèle dont le parcours est également une source d’inspiration pour tous les clubs d’athlétisme et les licenciés ». Le Président, tout comme le Directeur Technique National, Patrick Ranvier, sont « fiers pour notre sport et pour la famille de l’athlétisme qui se voient représentés par Mélina. Elle mérite grandement cet honneur. Celui de porter les couleurs de l’athlétisme dans cette mission prestigieuse et de capitanat qu’elle assumera pleinement avec engagement et responsabilité ».

Partageant le sentiment de mérite pour Mélina Robert-Michon, Romain Barras, Directeur de la Haute Performance, souligne également le caractère remarquable de la reconnaissance accordée. « Elle a depuis plusieurs années embrassé le rôle de grande sœur bienveillante avec l’équipe de France d’athlétisme. Toute son expérience ne pourra être qu’une énergie supplémentaire pour toute l’équipe de France olympique. Devenir porte-drapeau pour ses 7es Jeux Olympiques, qui plus est pour ceux de Paris, est un couronnement exceptionnel pour une carrière exceptionnelle ».

QUI EST MÉLINA ROBERT-MICHON ?

C’est une histoire d’abnégation et de ténacité. Mélina Robert-Michon a dû attendre ses 34 ans pour s’offrir sa première médaille en grand championnat. C’était aux championnats du monde de Moscou en 2013, avec une superbe deuxième place. Certaines auraient sans doute arrêté leur carrière sur ce coup d’éclat, avec le sentiment du devoir accompli. Pas la lanceuse de disque du Lyon Athlétisme née à Voiron (Isère), qui, loin d’être rassasiée, allait poursuivre sa magnifique moisson. Vice-championne d’Europe en 2014, elle touche au graal deux ans plus tard, à Rio, en décrochant à nouveau l’argent, mais cette fois aux Jeux olympiques de Rio. En bronze en 2017 aux Mondiaux de Londres, elle s’est construit un palmarès international qui force le respect.

Cette ascension tardive, elle la doit à son tempérament de gagneuse mais aussi à des choix de carrière qui ont porté leurs fruits. Vice-championne du monde juniors à Annecy en 1998, elle connait ensuite une transition difficile chez les seniors. La recordwoman de France (66,73 m) devra attendre dix ans pour être pour la première fois finaliste en grand championnat, avec une septième place aux Jeux de Pékin en 2008. Elle décide alors de devenir athlète professionnelle, avec l’aide de Fédération Française d’Athlétisme. Un choix payant, qui lui permet d’assumer ses choix de vie – elle devient maman d’une petite Elyssa en 2010, et donnera naissance en 2018 à sa seconde fille, Enora – tout en bénéficiant de conditions d’entraînement lui permettant de continuer à passer des caps. Avec à ses côtés, pendant plus de vingt ans, son entraîneur Serge Debié, avec lequel elle forme un duo soudé et complice, puis, à partir de 2021, sous la houlette de son compagnon, Loïc Fournet.

Athlète de tous les records – elle compte 70 sélections en équipe de France A et a été titrée à quarante reprises championne de France Elite, hiver et été confondus, elle reste toujours très performante à quelques jours de fêter son quarante-cinquième anniversaire, le 18 juillet prochain. A Paris, elle vise une nouvelle finale, rêve encore de médaille, et compte bien profiter de son rôle de porte-drapeau pour transmettre son expérience et ses conseils à toute la délégation française, fidèle aux valeurs qu’elle cultive depuis ses débuts dans les aires de lancers.