Dominateur toute la saison, Paris a renversé la finale face à Saint-Nazaire en remportant ses deux matchs à domicile. Champion de France, le Paris Volley devrait donc retrouver donc la Ligue AM après une année seulement en deuxième division.
La fin du troisième set avait quelque chose d’inéluctable, d’incontrôlable pour Saint-Nazaire. A cet instant, la mélodie du bonheur raisonnait déjà aux oreilles parisiennes. Saoulé de coups, le SNVBA n’en finissait plus de s’affaisser, de plier sous les assauts répétés et en ordre du gaucher argentin, José Luis Gonzalez. De 18-15 à 25-15, le meilleur attaquant 2018-2019 de LBM, co-MVP du championnat avec son partenaire Ardo Kreek, a fini le match en trombe et clos la saison par un ultime ravage : sept points de suite, deux aces en passant, pour emmener Paris en terre promise. Là où il voulait, là où il devait aller. Une dernière démonstration de force (3-0), parfait symbole d’une saison où le Paris Volley avait trop d’atouts, trop de vécu, trop de puissance et de maîtrise aussi sur les points décisifs. Une somme de trop finalement pour le reste de la meute de Ligue BM et pour Saint-Nazaire, le dernier résistant.
Et pourtant, le SNVBA aura joliment lutté. Durant six sets notamment, les six premiers de ce duel, où la finale resta alors tendue sur son fil. Victorieux en Loire-Atlantique à l’aller (3-1), Saint-Nazaire a mis Paris dans ses petits souliers, obligé de vaincre deux fois en deux jours à Charpy pour valider sa supériorité affichée sur l’entièreté de la saison. Vendredi soir, à un set partout au cœur du match 2, après le gain d’une deuxième manche hachurée d’erreurs mais pleine de souffle, le SNVBA n’était alors pas si loin. Mais le Paris Volley avait cette saison les hommes et le cran pour se dépatouiller de toutes les situations. Alors, Gonzalez (26 points à 58%), encore et toujours lui, a envoyé Saint-Nazaire par le fond sur les deux derniers sets vendredi soir (3-1), avant de récidiver vingt-quatre heures plus tard.
Le Paris Volley, dans la première année de sa nouvelle vie, a donc assumé ses désirs et son rang. Champion de France, il devrait retrouver la Ligue AM une année seulement après sa rétrogradation administrative. Dorian Rougeyron, entraîneur par tous les temps, savait qu’il n’avait guère d’autres choix cette année que d’emmener ses hommes à l’étage au-dessus. Il y est parvenu et Charpy pouvait ce samedi saluer ses champions. Le match d’appui n’aura pas été le plus délicat à négocier pour Paris. Hormis un coup de sang, une rébellion du SNVBA en fin de deuxième manche pour revenir à 23 partout, le Paris Volley a posé tout du long sa grosse main sur la rencontre et ne l’a jamais lâchée.
En 1h25, la chose fut faite. Malgré un Lionel Coloras plus inspiré que la veille (21 points contre 13 à 27% au match 2) pour sa der sous tunique nazairienne. Mais Glenn Tuifua et Steven Hunt furent trop discrets au relais, tandis qu’à Paris, Alexandre Weyl pesait près du fil (quatre contres) et Gjorgi Gjorgiev imposait son physique de passeur costaud. Derrière des Play-Offs où il a semblé revivre, Saint-Nazaire n’avait pas les armes pour l’apothéose. Paris, à l’inverse, avait la détermination et les qualités pour ne jamais sortir de la bonne voie. Celle de la Ligue AM, qui paraissait déjà toute tracée aux premiers jours de l’automne dernier.
Crédit photos : Catherine STEENKESTE.