Rencontre avec Laurent SORIN, l’entraîneur d’Angers-Noyant Handball Club. Il revient sur le match à Semur-en-Auxois, la préparation de la rencontre contre Nice et nous donne son avis sur le rôle de l’entraîneur-éducateur. Entretien.
Bonjour Laurent, pouvez-vous, revenir sur le match contre l’équipe de Semur-en-Auxois ?
“On a fait match nul face à une belle équipe de Semur (32-32). Ce fut un match difficile. On a eu beaucoup de déchets techniques, qui nous ont été un peu préjudiciables. On a été mené au score, même si je pense que cela n’a pas été mérité par rapport au jeu proposé. Cependant, on a tenu jusqu’à la mi-temps, même si nous étions toujours menés. Jusqu’à la 40e minute, on est même mené de cinq buts. C’est à ce moment-là, que l’on a commencé à jouer notre jeu rapide. Et lors des dix minutes suivantes, on arrive à recoller au score sur notre temps fort. Dans les cinq dernières minutes, on fait le dos rond, on arrive à bien négocier le money-time, mais à sept secondes de la fin du match, l’arbitre siffle un penalty qui me semble sévère. Semur égalise à cette occasion.”
Avez-vous des regrets sur ce premier match de play-offs ?
“Je sais que les joueurs ont été frustrés de ne pas avoir gagné, car ce sont des compétiteurs, mais pour ma part, au vu de l’ensemble du match, j’ai un peu un sentiment partagé, entre la finalité cruelle du match et de ne pas avoir perdu à l’extérieur. Je me satisferais de ce match nul, qui n’est pas forcément un mauvais résultat, face à une belle équipe de Semur. Je suis surtout content, que les joueurs n’aient pas lâché dans la difficulté. Cela montre la force du groupe. On a montré des vertus de combativité, c’est bien. J’ai aussi aimé notre attitude lors du changement de stratégie en cours de match. On a su être efficace. Le seul point négatif, c’est d’avoir été mené de cinq buts.”
Pouvez-vous, nous parler du match de Vendredi, face à Nice ?
“On aborde ce match à domicile, face à Nice, avec un maximum d’ambition et d’envie de gagner. On va être opposé face à l’une des équipes qui a fait le meilleur parcours dans la première partie de saison, même si elle s’est fait surprendre chez elle, contre l’équipe de Strasbourg. Elle aura certainement un esprit de revanche, un peu comme une bête blessée. Ils vont vouloir gagner chez nous. A nous d’être prêt et concentré, pour aborder ce match dans les meilleures conditions. C’est une rencontre importante face à un concurrent direct pour la montée. On se doit de frapper fort d’entrée et de montrer à nos adversaires qu’il sera difficile de gagner à Angers.”
Comment avez-vous préparé vos joueurs ?
“On ne doit pas tomber dans l’émotionnel et trouver le juste équilibre. On doit allier enthousiasme et compétence sur le terrain. Il faut parfois les canaliser. Les qualités que je demande aux joueurs, c’est de proposer du jeu, de l’enthousiasme, de la vaillance et de se battre du début à la fin du match. Chacun doit élever son niveau de jeu. Je leur demande à chaque fois, de donner le meilleur d’eux-mêmes. Je sens le groupe très concerné, car l’enjeu est de taille. Et puis une victoire, ce vendredi, nous permettrait d’être sur notre continuité.”
Que pouvez-vous, nous dire sur les équipes présentes, dans cette poule haute ?
“Il est difficile de juger nos adversaires, car on ne les connaît pas tous. Pour cette raison, il est un peu difficile de préparer les matchs. Je pense que toutes les équipes ont un niveau à peu près équivalent, hormis Vernouillet, qui me semble un ton en dessous.”
Pour vous, qu’est-ce qui va faire la différence pour la montée en Pro D2 ?
“Avec des équipes qui sont d’un niveau très proche, la préparation par rapport à la cohésion d’équipe va être très importante. D’ailleurs, le stage que l’on a effectué a été très bénéfique, à ce sujet. Je pense que l’équipe qui ne se désunira pas dans les moments plus difficiles et qui sera se canaliser dans les moments plus faciles avec les victoires, ne sera pas loin de son objectif de la montée en Pro D2. C’est aussi à l’entraîneur de savoir bien gérer son groupe, autant dans les moments faciles, que dans les moments difficiles. Il faut savoir rester concentré.”
Comment évaluez-vous, votre équipe ?
“Je pense que l’équipe a une grosse force de caractère. On est en progression face aux équipes de qualité. Le groupe travaille beaucoup et il est très investi. Je le leur répète souvent, mais il ne faut pas qu’il oublie le plaisir de jouer. Lorsque l’on prend du plaisir dans sa pratique sportive, on a envie de progresser dans l’exigence de la performance.”
Justement, quel entraîneur êtes-vous ?
“Je pense que je suis un entraîneur qui marche à la confiance et qui donne sa confiance à ses joueurs. C’est pour moi important, afin de tirer toute la quintessence de la performance sportive d’un joueur. Dans la gestion d’un groupe, les relations humaines sont importantes. C’est quelque chose, que je ne conçois pas autrement. Chaque semaine, j’ai envie que tous les joueurs soient en confiance. C’est pareil, lorsque je mets un joueur sur le terrain, c’est que j’ai confiance en lui et en ses capacités à aider l’équipe. Je pense être et j’essaie d’être aussi un entraîneur juste. C’est une forme d’honnêteté que je leur dois. Je ne suis pas un entraîneur qui juge ou fait des choix par rapport aux qualités déjà acquises du joueur, mais je suis plus dans l’évaluation de la qualité du joueur. Cela donne toujours la motivation, à chaque joueur, de prendre du plaisir aux entraînements et à progresser. C’est mon côté formateur. Il est important de savoir s’adapter au profil du joueur. J’aime que les joueurs aient du mental, qu’il fasse preuve d’abnégation, qu’ils mettent du cœur à l’ouvrage. Pour moi, le temps de jeu se mérite de par ses performances. Lorsqu’un joueur fait une erreur sur le terrain, à lui de les corriger. Je suis quelqu’un qui marche beaucoup à l’affectif, j’aime tous les joueurs que j’entraîne, même si certains, comme dans tous les groupes, il y a des caractères un peu plus difficiles. La passion qui m’anime en tant qu’entraîneur, c’est que j’adore faire progresser un joueur. Mon rôle d’entraîneur ou de formateur est une passion avant tout. Oui, je dirais que je suis un vrai passionné. Après ma carrière de joueur, j’avais vraiment l’envie de passer de l’autre côté de la barrière et d’un jour, entraîner. Pour moi, c’était une suite logique. Être un entraîneur d’une équipe de haut niveau peut devenir un peu usant sur le long terme, car on pense tout le tout le temps à nos objectifs. La famille doit aussi l’accepter, même si ce n’est pas toujours facile.”
Avant d’être un entraîneur, vous êtes un formateur ?
“Oui, tout à fait et je le revendique. En tant qu’entraîneur de l’équipe première, je suis très attentif à la formation et aux parcours de nos jeunes. Ils sont l’avenir du club. Je suis quelqu’un qui a besoin d’être plus dans l’action que dans l’observation, même s’il m’arrive d’être dans l’analyse. Mais je préfère être au cœur de la chose.”
Vous servez-vous, de votre passé de joueur, dans votre management ?
“Oui bien sûr, je me sers de mon expérience de joueur, dans ma méthode pédagogique, auprès des joueurs. Il est évident que mon parcours de joueur et de capitaine d’équipe me sert. Dans le côté “entraîneur”, j’aime les vertus collectives. Un entraîneur doit créer une cohésion d’équipe. C’est ce que j’essayais de faire au temps où j’étais capitaine d’équipe. Il faut savoir rester naturel, sociable et toujours dans le respect. Il ne faut pas oublier, que je suis avant tout un éducateur, cela fait partie de mon métier et de ma formation initiale.”
Vous qui êtes aussi enseignant d’EPS, n’avez-vous pas de regrets d’avoir quitté cette fonction pour celle d’entraîneur ?
“Ce sont deux choses différentes. Lorsque l’on est enseignant d’EPS, on est là pour faire aimer le sport à des élèves, à leur donner le goût de l’effort, chose qui n’est pas toujours facile à faire assimiler, ce qui est pour moi frustrant. Alors que celui d’entraîneur d’une équipe de jeunes ou de seniors dans un club, le public est motivé par sa pratique sportive, en s’inscrivant à travers une licence.”
Pour finir, que peut-on vous souhaiter ?
“Moi qui suit investi à 200% dans le projet de remontée, j’espère que l’on arrivera à atteindre notre objectif. C’est important pour le club, mais aussi pour la ville. C’est aussi de continuer à prendre du plaisir à entraîner et de faire progresser mes joueurs. Le club d’Angers-Noyant a déjà eu la chance de sortir de grands joueurs ou de jouer en Première Division, mais je ne veux pas que l’on vive dans le passé. Le club se reconstruit et cela passe par une remontée en Pro D2, dès cette année.”
Laurent SORIN
Né le 10 Janvier 1967 (50 ans) à Nantes
Poste : Entraîneur de l’équipe N1M à Angers-Noyant Handball Club
Prochain match :
Championnat de France de Nationale 1 Masculine, poule haute.
Angers-Noyant Handball Club – Cavigal Nice Sports Handball
Date : Vendredi 10 Mars 2017
Horaire : 20h00
Lieu : Salle Jean Bouin à Angers
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