L’équipe de France n’ira pas en finale de l’EuroVolley 2019 : au terme d’une demi-finale extrêmement serrée, les joueurs de Laurent Tillie ont été battus vendredi soir à l’AccorHotels Arena de Paris par la Serbie (2-3). Cette dernière affrontera la Slovénie dimanche en finale, les Bleus joueront dès samedi pour la médaille de bronze contre la Pologne.

Le rêve est passé… Depuis leur victoire mardi dernier à Nantes en quarts de finale contre l’Italie, les joueurs de l’équipe de France, sans le crier trop fort, rêvaient d’achever leur EuroVolley 2019 à la maison en apothéose par une finale, qui aurait été la cinquième de l’histoire du volley français. D’autant que le destin leur avait fait un petit clin d’œil en leur offrant jeudi la Slovénie comme potentiel adversaire, pour ce qui aurait été un remake de la finale 2015 remportée par la France, son unique titre européen à ce jour.

L’histoire a malheureusement bégayé vendredi soir, car malgré le soutien d’une AccorHotels Arena magnifique de ferveur (12574 spectateurs), l’équipe de France est tombée sur plus forte qu’elle, en l’occurrence sur la Serbie, qui pendant 2h15 d’un gros combat, a su jouer avec ses armes, à savoir une grosse qualité de service et de réception, la puissance de son pointu Aleksandra Atanasijevic (27 points, à 63% en attaque), la malice de son gaucher Uros Kovacevic (18 points) et un énorme bloc/défense qui a finir par écœurer les attaquants tricolores (16 blocs à 6 sur le match), avec en exécuteurs des bases œuvres les deux centraux Srecko Lisinac et Marko Podrascanin (10 et 8 points), clairement ce qui se fait de mieux au monde.

Les Bleus n’ont pourtant pas démérité, loin de là, démarrant la partie pied au plancher avant de remporter le premier set de justesse (25-23), ils ont ensuite failli réussir le hold-up dans le deuxième lorsque, au pied du mur à 18-24, ils ont sauvé cinq balles de set avant de craquer sur la dernière (23-25), ils ont mené de quatre points dans le troisième (11-7) avant d’encaisser deux séries (0-5 et 0-4) fatales, puis réussir un très bon quatrième set, portés par un Earvin Ngapeth en fusion (29 points, 52% en attaque, 4 aces, 1 bloc) et boostés par un public qui s’est alors remis à y croire (25-17).

L’entame de tie-break aura finalement été fatale à l’équipe de France (0-5), qui ne s’en est jamais remise et ne sera pas parvenue à trouver suffisamment de variété en attaque pour perturber davantage la défense adverse, et aura finalement déploré un blessé de plus, Julien Lyneel, touché à la cheville (Kevin Tillie, blessé contre l’Italie, n’a pas joué).

C’est donc une inédite finale Serbie-Slovénie qui clôturera cet EuroVolley 2019 dimanche à l’AccorHotels Arena de Paris, pour les Bleus, il s’agira samedi au même endroit d’essayer de trouver les ressources pour offrir à la France une huitième médaille européenne face à la Pologne, double championne du monde en titre, qui les avait assez sévèrement battus le 11 août à Gdansk pour la qualification olympique. Parviendront-ils à effacer la grosse désillusion vécue vendredi pour se remobiliser ? Réponse samedi en fin d’après-midi.

LES RÉACTIONS :

Laurent TILLIE, entraîneur de l’équipe de France : “C’est une grosse déception, on s’est battus jusqu’au bout et on s’est écroulés sur le tie-break, le début du tie-break nous a tués, je ne comprends pas. Ils ont été beaucoup plus performants que nous en attaque, c’est dommage, parce qu’on a bien joué par moments… En tout cas, c’était un beau combat face à une très bonne équipe serbe dont on a vu la qualité de ses attaquants, il nous a manqué un peu de variété en attaque, on a trop joué aux ailes, il y avait surtout Earvin (Ngapeth) qui a été performant en attaque, il aurait fallu que Stephen (Boyer) le soit un peu plus, il aurait fallu qu’on trouve un peu plus nos centraux, qu’on serve mieux. On a aussi eu des problèmes aux troisième et quatrième sets au niveau du bloc/défense alors qu’on avait très bien commencé, ça nous a perturbés, on a un peu oublié le plan de jeu qu’on a retrouvé sur le quatrième, mais après, on était épuisés… Ils ont aussi un boc vraiment très fort, ils touchaient tous les ballons, on a été un peu étouffés. Maintenant, on a une médaille à aller chercher, mais je dois avouer que la tâche n’est pas facile, on va devoir battre les doubles champions du monde.”

Benjamin TONIUTTI, capitaine et passeur de l’équipe de France : “On a affronté une équipe plus forte que celles qu’on avait jouées depuis le début, une équipe très complète qui nous a mis beaucoup de pression au service, ils méritent d’aller en finale, nous on est bien rentrés dans le match, mais on a raté quelques occasions, on a perdu un peu le fil du match, ça fait mal de perdre 3-2 en demi-finale de l’Euro à domicile. C’est une très très grosse déception, on voulait jouer une finale à la maison, maintenant, on doit faire un gros match demain pour battre la Pologne qui, pour moi, même si elle a perdu jeudi, est l’équipe la plus forte en ce moment. On va essayer de ramener quelque chose de cet Euro, parce qu’on a beaucoup donné.”

Julien LYNEEL, réceptionneur/attaquant de l’équipe de France : “On est arrivés trop fort et ça nous échappe, on est hyper frustrés. On est tombés contre une équipe de Serbie qui fait partie des meilleures équipes du monde, ils sont très physiques, nous ont posé beaucoup de problèmes au bloc. Par moments, on n’a pas su trouver de solutions, il y avait malgré tout moyen de revenir dans le deuxième set, on n’y arrive pas, on revient bien dans le quatrième, mais le début du tie-break nous fracasse pour la suite. Ça fait mal, parce qu’on avait les armes, c’est le sport, on a joué contre une équipe de Serbie qui méritait aussi d’aller en finale… Maintenant, il y a une belle médaille à aller chercher, contre le double champion du monde, ça va être un match compliqué.”