L’équipe de France masculine attaquera en mai, à Tours, la préparation de la saison, avec deux objectifs dans le viseur, la Volleyball Nations League, dont elle est la tenante du titre, et surtout le Championnat du monde, seule compétition que les Bleus n’ont jamais remportée. Le point avec Andrea GIANI.
Bonjour Andrea, quel est votre regard sur les performances des joueurs français, cette saison, dans leurs clubs respectifs ?
« Après les JO, comme moi (il entraîne cette saison Zaksa Kedzierzyn-Kozle qui joue les playoffs pour la cinquième place contre Rzeszow), les joueurs ont eu très peu de repos, environ une semaine, avant de retrouver leurs clubs, c’est peu. Malgré cela, je suis content parce que tous ont fait une bonne saison et que nous n’avons eu que deux blessés, Jenia Grebennikov à la cheville, et Quentin Jouffroy qui a été arrêté plusieurs mois (blessure à un doigt). Donc c’est très positif. »
Comment va se passer la préparation de la saison et notamment de la Volleyball Nations League ?
« J’ai échangé avec tous les joueurs et nous avons décidé avec le staff de disputer cette saison la Volleyball Nations League avec trois groupes de joueurs. Nous allons débuter la préparation le 19 mai avec Tours avec beaucoup de jeunes, je n’ai pas encore la liste définitive, parce que certains doivent parallèlement être à la disposition des équipes de France jeunes pour les championnats du monde (U19 fin juillet, U21 un mois plus tard). Ce qui est certain, c’est que nous avons besoin cette année de donner de l’expérience internationale à de jeunes joueurs, nous irons par exemple au Canada avec deux jeunes passeurs, Amir Tizi Oualou et Anatole Chaboissant, notre deuxième pointu, en plus de Théo Faure, sera Henri Léon ou Nathan Feral, nous déciderons à l’issue de la première semaine de préparation. Et côté réceptionneurs/attaquants, en plus de Trévor Clevenot et Timothée Carle, nous devrions partir avec deux ou trois jeunes, probablement Mathis Henno, Antoine Pothron, Noa Duflos Rossi. Pour les centraux, en plus de Joris Seddik et Quentin Jouffroy, je dois encore choisir deux centraux, et côté libéro, nous partirons avec Benjamin Diez et Luca Ramon. Pour la deuxième semaine de VNL, le groupe évoluera, avec l’arrivée d’Antoine Brizard, Yacine Louati Barthélémy Chinenyeze, Jean Patry et Earvin Ngapeth, mais le groupe dépendra de la condition physique de chaque joueur. Et pour la troisième semaine en Pologne, ce sera différent, nous aurons deux semaines de travail avant, pendant lesquelles Jenia Grebennikov, Benjamin Toniutti, Nicolas Le Goff nous rejoindront. »
Quel sera l’objectif ?
« Nous devons conserver des objectifs élevés sur cette compétition, donc nous voulons nous qualifier pour le Final 8, parce que c’est important pour l’équipe de France de jouer ce tournoi, mais également parce que tous les points au ranking comptent. En 2023, nous avions perdu beaucoup de matchs et donc de points, ce que nous voulons éviter de reproduire, donc l’objectif sera de gagner le maximum de matchs. Maintenant, nous abordons forcément la compétition d’une manière différente que l’année dernière. En 2024, nous savions que l’été allait durer trois mois, entre la VNL et les Jeux, c’était une année particulière, tous les joueurs avaient conscience de l’importance de performer sur la VNL en vue des Jeux, cette saison va être très différente, puisqu’elle va commencer pour nous le 19 mai et la finale du Championnat du monde est loin, c’est le 28 septembre, donc forcément, nous devons nous organiser différemment. »
Quel sera le programme après la VNL ?
« Nous avons fait deux planifications en fonction de notre qualification ou non pour le Final 8. Ce qui est sûr c’est que nous aurons dix jours de repos quel que soit le résultat. Ensuite, nous avons trois semaines de préparation à Cannes, deux à Okinawa avant d’arriver à Manille le 8 septembre (l’équipe de France entrera en lice le 14 contre la Corée du Sud). »
On va beaucoup vous parler cet été de ce Championnat du monde, seule compétition qui manque au palmarès de l’équipe de France, allez-vous avoir besoin de ce levier pour motiver les joueurs ?
« Non, les joueurs n’ont pas besoin de cela et l’objectif final sera d’abord de remporter une médaille. Bien sûr, tous rêvent de la médaille d’or, mais les joueurs ont bien conscience que le résultat dépendra de la qualité de leur travail pendant la préparation. Après les JO, tous les joueurs se posaient forcément des questions sur la suite, disaient que ça allait être compliqué de continuer, mais pendant la saison, tous m’ont appelé pour me dire qu’ils avaient envie de revenir avec cet objectif final de Championnat du monde. Après, on verra, sachant qu’on va avoir deux années 2026 et 2027 très importantes en vue de la qualification pour les Jeux Olympiques de Los Angeles, pour moi, il s’agira d’avoir deux plans, en fonction de ceux qui continueront ou pas, mais ce qui est sûr, c’est que c’est important de donner dès cette année de l’expérience aux jeunes, ils ont besoin à la fois de jouer dans des clubs importants et de découvrir le haut niveau international en disputant la VNL. Ça nous permettra d’avoir une bonne idée de la qualité de ces joueurs pour l’avenir, les jeunes doivent se rendre compte de la différence de niveau, et ça, tu ne peux l’apprendre qu’en match, l’entraînement ne suffit pas. C’est pour ça que je veux voir le maximum de joueurs pendant le premier stage à Tours. »