Wilfried HAPPIO a pris la quatrième place de la finale mondiale du 400m haies mercredi dans l’Oregon, à seulement deux centièmes de la médaille de bronze, et à quatre du record de France de Stéphane DIAGANA. Une déception pour lui sur le moment, appelée à devenir très rapidement un tremplin vers de nouveaux horizons.
Wilfried HAPPIO était au départ de sa première grande finale mondiale ce mardi soir dans l’enceinte du Hayward Field et a réalisé pour l’occasion une incroyable course le hissant désormais parmi les grands de sa discipline. En bouclant son 400m haies en 47’’41, le sociétaire du Lille Métropole Athlétisme, repéré et formé du côté de L’Haÿ-les-Roses, a basculé en une soirée dans une nouvelle dimension. Juste derrière Stéphane DIAGANA, le recordman de France et patron absolu de la discipline dans l’Hexagone depuis trente ans.
Dans une course, où les meilleurs mondiaux du “4H” s’étaient donnés rendez-vous, Wilfried HAPPIO ne s’est pas laissé déstabiliser et s’est courageusement mêlé à la lutte pour le podium jusqu’au bout. Après avoir avalé Warholm, recordman du monde, champion olympique et double tenant du titre, fautif sur le huitième obstacle, le Français a repris, à l’énergie, le Jamaïcain Hyde, se glissant alors au troisième rang de la course à soixante mètres du but. Hélas, l’Américain Trevor Bassitt, exilé au couloir 8 est revenu en terminant avec deux centièmes d’avance sur Happio (47’’39 contre 47’’41) et lui dérobant par la même occasion la médaille de bronze. Devant, Alison Dos Santos a inscrit son nom au palmarès en 46’’29, devant le local Rai Benjamin (48’’89).
Désormais à quatre centièmes du record de France, Happio, qui fêtera ses vingt-quatre ans en septembre, a brusquement vu l’horizon changer devant lui, son record ayant progressé de plus de seize dixièmes en l’espace d’un mois. Entre Championnats d’Europe en août prochain, les mondiaux 2023 et plusieurs autres rendez-vous de premier plan jusqu’à Paris 2024, la planète du 400m haies sait qu’elle peut compter sur le désormais meilleur français de la discipline.
Ils ont 25 ans et moins, font partie de la génération “Ambition 2024” et seront en piste ce mercredi 20 juillet sur le stade Hayward Field de Eugene pour ces 18ème Championnats du Monde en Oregon.
Benjamin ROBERT / 800m – 24 ans
Junior prometteur et talentueux, Robert a connu deux saisons plus difficiles au moment de son entrée dans la catégorie espoirs. Depuis, il a repris le fil de sa progression en changeant de décor. Parmi les bonnes surprises de la première saison post-Covid en 2020, le spécialiste du 800 m a passé un cap depuis qu’il a rejoint le groupe d’entraînement de Sébastien Gamel au sein du SA Toulouse UC, où il côtoie notamment Djilali Bedrani. Il y a retrouvé l’envie et le plaisir d’aller à l’entraînement et de s’y faire mal, et les chronos ont suivi. Cet été, il a franchi un nouveau cap en multipliant les podiums en Diamond League, dont une victoire de prestige lors du meeting de Paris en 1’43’’75, son record, qui peut lui permettre de rêver d’un podium aux Etats-Unis. Il s’est fait une spécialité des derrières lignes droites, lors desquelles il arrive toujours à trouver le trou de souris pour se faufiler.
Gabriel TUAL / 800m – 24 ans
Le natif de Villeneuve-sur-Lot, sociétaire de l’US Talence, a vécu sa première expérience internationale à Berlin lors des championnats d’Europe en 2018. Mais c’est à Tokyo qu’il a changé de dimension, en se qualifiant avec panache en finale du 800 m des Jeux. Une course qu’il a terminée à la septième place et qui lui a ouvert l’appétit. Le protégé de Bernard Mossant, qui suit des études pour devenir conducteur de travaux en maisons individuelles, est désormais un habitué des places d’honneur en Diamond League et ne se fixe aucune limite. Il travaille avec un préparateur mental, qui l’a aidé à aborder les grands rendez-vous avec beaucoup plus de confiance.