Après un peu plus de quarante-huit heures d’escale technique à Rio de Janeiro, le Maxi Banque Populaire XI a repris la compétition ce dimanche à 18h38min (heure française). Grâce à une incroyable chaîne de solidarité, en France comme au Brésil, l’équipe technique a pu remplacer les deux safrans endommagés dans l’Atlantique Sud. Désormais, Armel Le Cléac’h, reparti à la troisième place, aspire à “aller au bout”.
Le Maxi Banque Populaire XI a quitté les rivages de Rio de Janeiro, ce dimanche, et il s’agit d’un exploit en soi, tant le challenge à terre était difficile. “C’est une incroyable prouesse logistique”, explique Armel. “Une importante chaîne de solidarité s’est mise en place et nous a permis de repartir le plus vite possible”. Il en parle sourire aux lèvres, heureux de “retrouver le large” et l’engagement dans cette course qu’il avait dû “mettre entre parenthèses” à son plus grand regret.
L’escale technique aura donc duré un peu plus de deux jours puisqu’elle avait débuté vendredi, dans la baie de Rio de Janeiro à 14h17 TU, 15h17 heure française. Sur place, cinq membres de du Team Banque Populaire attendaient Armel Le Cléac’h. “L’équipe a d’abord effectué un bilan technique pour prendre la mesure de l’ensemble des dégâts”, explique le skipper. Ils font suite à deux avaries, l’une mardi dernier suite à une collision au niveau du safran de flotteur bâbord, l’autre jeudi sur le safran central. “Nous avons listé tout ce que cela a engendré pour débuter les réparations.” Dans le même temps, deux safrans ont été acheminés par avion de ligne conventionnel et ont pu être réceptionnés sur place à trois heures du matin (heure locale, sept heures en France).
“Nous avons eu la chance d’être aidé par de nombreuses personnes, à l’ambassade de France au Brésil, au ministère des Affaires étrangères ou encore à la douane brésilienne. Tous nous ont permis de pouvoir disposer des safrans aussi rapidement, précise Armel. Je tiens à remercier chaleureusement ceux qui nous ont aidés ces deux derniers jours”. Le montage des safrans a donc eu lieu en fin de nuit et dans la matinée ce dimanche. “L’équipe est restée concentrée à 100% pour optimiser la réparation au maximum et me permettre de reprendre la mer.”
S’il a lui aussi participé aux réparations et qu’il a dû remplir quelques formalités administratives, Armel en a également profité pour se reposer. “Cela fait plus de quarante jours que je n’avais pas pu dormir une nuit complète, ni prendre une douche. J’ai pu bien me reposer.” Pourtant, pas question pour Armel de relâcher la pression. “Je n’ai pas eu le temps de vraiment couper, je suis resté beaucoup sur le bateau et je n’ai pas déconnecté du tour du monde.”
Désormais, il se tourne déjà vers les prochains jours de course. Une dépression, au large du Brésil, va lui permettre de repartir vers l’Est. “On va avoir du vent soutenu de 25-30 nœuds avant d’atteindre les alizés qui sont un peu décalés dans le Nord-Est.” La suite, c’est un long bord tribord jusqu’aux Açores avant d’aborder la fin du parcours où il pourrait y avoir des dépressions “plus ou moins actives” à proximité de l’arrivée.
Armel aspire donc à retrouver sa marche en avant et il ne s’interdit rien, lui qui a laissé la 2e place à Thomas Coville la nuit dernière. “Je n’ai pas envie de me projeter mais nous sommes bien placés pour savoir que tout est encore possible dans ce tour du monde, assure le skipper. Les bateaux sont fatigués, les marins sont fatigués et cette course est hors norme, le destin peut changer en une fraction de secondes.” Et le marin d’assurer : “J’ai envie d’aller au bout, de pouvoir terminer cette aventure hors norme.”
Le Team Banque Populaire tient à remercier toutes les parties prenantes qui ont permis de faciliter notre escale, nos réparations et notre retour à la compétition. Nous remercions ainsi chaleureusement Mr Jean-Yves Le Drian, ex-ministère des Affaires étrangères, Mr Jimmy Pahun (député), Mr Emmanuel Lenain, Ambassadeur de France au Brésil et son ambassade, le ministère des Affaires Étrangères, le ministère des Sports, le secrétariat d’État chargé de la mer. Nos remerciements s’adressent également à la marina Da Gloria et notamment Gabriela Lobato de lá Br Marinas etVictor et toute son équipe, à Lars et Torben Grael, à Marcia Pellicano, à Marco Aurélio, Juan Sienra et Henry Boening da Velak à Alfredo Rovere, Guilherme Hamelmann et Guga Peixoto, à Yannick Ollivier de la Fédération de voile du Pernambouc, à la société Ocean Pact et la société Waiver.