Manon Moutinho, bientôt âgée de 21 ans, est l’une des voltigeuses du pôle France situé à Saumur. Elle va nous présenter sa pratique, pourquoi elle l’a choisie. Nous parlerons aussi de son parcours sportif et de ses nombreuses réussites. Enfin, elle abordera avec nous, ses objectifs à court et long terme.
Bonjour Manon, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la voltige ?
“C’est un sport, qui se pratique individuellement ou en équipe, qui consiste à faire des figures acrobatiques et artistiques sur un cheval au galop. En gros, c’est un mélange de quatre pratiques sportives : la danse pour le côté artistique, la gymnastique et la musculation pour la réalisation des figures et l’équitation pour notre lien avec le cheval pendant l’activité.”
Pourquoi avez-vous choisi cette pratique ?
“Au début, quand j’avais six ans, je faisais de la gymnastique. Puis, quand j’avais environ dix ans, je suis allé voir une amie qui faisait de la voltige avec son équipe. J’ai été directement séduite. Le lien avec le cheval, le côté gymnique, l’esprit d’équipe m’ont attiré. J’ai donc fait des essais avec les membres de son équipe, ils m’ont dit que j’avais le profil idéal pour être porté. A partir de ce moment-là, j’ai arrêté la gym pour m’engager à fond dans la voltige.”
C’est en Alsace, votre région d’origine, que vous avez commencé à faire de la voltige, vous avez été rapidement repérée par le pôle France de Saumur que vous avez rejoint en 2011, la séparation avec vos proches a-t-elle été difficile au début ?
“Au départ, c’était un peu dur, mais je me suis vite adapté à cette nouvelle vie, c’était un objectif pour moi d’être une sportive de haut niveau donc une fois cet objectif atteint, je n’allais pas abandonner. Mes parents l’ont peut-être vécu plus difficilement, mais je les remercie vraiment de m’avoir soutenue dans ce projet, ils sont une source de motivation en plus, j’ai envie de remporter des compétitions pour eux.”
C’est votre septième année au pôle France, et vous avez rapidement gravi les échelons, pouvez-vous nous parler du travail que vous avez accompli pour gagner de nombreux titres.
“Le pôle France se situe dans l’école nationale d’équitation, nous avons donc des infrastructures et des équipements de très bonne qualité qui nous permettent une bonne préparation. Nous sommes bien entourés pour parvenir à réaliser de bonnes performances. Toute réussite demande de l’entraînement, on compte entre vingt et trente heures d’entraînement par semaine. Mais c’est nécessaire car pour réaliser de la voltige, il faut d’abord se préparer physiquement pour réaliser des figures, puis ensuite se préparer à réaliser ces figures sur le cheval. Ce travail paye, j’ai gagné des concours, la médaille de bronze en individuel aux championnats du monde junior 2015, la médaille d’or en équipe aux championnats du monde senior 2016. J’en suis assez fière et c’est motivant pour continuer de s’entraîner.”
Quelles sont vos ambitions pour cette année 2018 ?
“Notre objectif principal est de remporter les Jeux Équestres Mondiaux, c’est l’équivalent des Jeux Olympiques, qui auront lieu en septembre. Nous avons un statut de favoris que nous devons assumer et on y travaille dur chaque semaine.”
Avez-vous d’autres projets en tête ?
“Après les jeux, je souhaite consacrer plus de temps à mes études, je suis en 2e année de licence STAPS, pour obtenir mon diplôme. Je continuerai quand même la voltige mais plus en individuel. Ensuite, j’ai dans l’idée de passer mon diplôme du professorat des sports pour pouvoir enseigner la voltige, mais je ne suis pas encore décidé, car d’autres alternatives s’ouvrent à moi comme le monde du spectacle par exemple.”
Une dernière question, quel a été votre meilleur souvenir par rapport à la voltige ?
“C’est certainement la victoire en équipe aux championnats du monde de voltige, nous attendions les résultats avec un peu de stress même si nous étions assez confiants par rapport à la prestation que nous avions réalisée. Lorsque nous sommes déclarés vainqueurs, on fonce tous vers nos proches, j’ai sauté dans les bras de mon père qui était venu me voir, j’étais fière de lui montrer qu’il avait eu raison de me soutenir.”