Nous sommes partis à la rencontre d’Arnauld LUCAS, ancien joueur professionnel et ex-entraîneur des gardiens de but à Angers SCO. Il reviendra avec nous sur son arrivée au sein du club de l’Olympique Chemillé-Melay, sur sa prise de fonction et sur les différents problèmes rencontrés durant ces derniers mois, qui l’ont poussé à quitter le club prématurément. Le manque de présence aux entraînements et un investissement insuffisant, ajouté à des séances d’entraînement moyennes n’ont pas aidé à avoir de bons résultats sportifs. Même si les fautes sont partagées, cette première expérience lui servira également si un nouveau projet se présente à lui dans le futur, où il se donnera le temps de la réflexion.
Bonjour Arnauld, pouvez-vous revenir sur le contexte de votre arrivée à l’Olympique Chemillé-Melay ?
“Je suis arrivé à Chemillé par l’intermédiaire d’un ami qui avait été président du club et qui avait entendu parler de mon intention de revenir dans le foot, ainsi que de prendre en charge une équipe dans la région. La rencontre avec les dirigeants actuels s’est trouvée facilitée par son intermédiaire. Le contact s’est fait et le courant est passé très rapidement. Nous étions sur la même longueur d’onde et cela correspondait à ce que je recherchais, ainsi qu’à l’idée que je me faisais du foot amateur, à savoir un club familial avec de vraies valeurs comme sont le travail, l’investissement, le respect, le plaisir… Je n’ai donc pas hésité à venir rejoindre le projet.”
Aviez-vous échangé avec David FARDEAU, l’ex-entraîneur, avant de vous engager ?
“Connaissant bien David, nous avions échangé sur le groupe de joueurs que j’allais avoir et il m’avait donné pas mal d’éléments pour pouvoir attaquer la saison.”
Comment s’est déroulée votre prise de fonction ?
“Disons que la reprise s’est plutôt bien faîte. Malgré les absences dues aux vacances estivales, la prise en main du groupe s’est faite tant bien que mal. Malheureusement, les absences se sont prolongées et malgré un noyau dur présent régulièrement, l’investissement général me semblait très insuffisant.”
Avez-vous eu des discussions à ce sujet ?
“Oui, nous avons eu plusieurs discussions à ce sujet avec les cadres du groupe, mais personne ne comprenait ces comportements. Et malgré l’intervention des membres du bureau et du président, la tendance ne s’inversait pas.”
C’est à l’image des résultats plutôt moyens depuis le début de la saison ?
“Je dirais que la présence, mais aussi l’investissement dans les séances d’entraînement n’étaient pas suffisants pour espérer jouer le haut de tableau.”
Avez-vous essayé de trouver des solutions ?
“Oui, j’ai essayé de changer des choses, de varier mais, et je prends ma part de responsabilité, rien n’y a fait.”
Est-ce que c’était un problème relationnel ?
“Non, je ne pense pas qu’il y avait un problème relationnel entre nous, bien au contraire, mais c’est plus d’un point de vue football, que cela n’a pas pris.”
Avez-vous apporté votre expérience du monde du football professionnel ?
“Justement, je ne pouvais et ne voulais pas reproduire ce que j’avais connu dans le monde professionnel. D’une part, ce n’est pas possible, et d’autre part, je voulais et je pensais que les joueurs pouvaient se prendre en main et se responsabiliser dans un cadre que j’avais défini au début.”
Le début de saison a été plus que compliqué ?
“En effet, les matchs de préparation et le début de championnat ont été très compliqués, et certains comportements négatifs (non sanctionnés) sont apparus.”
La dynamique négative a perduré ?
“Je dirais que la suite s’est faite dans la continuité de ce début de saison, avec une présence et un investissement insuffisant, ajouté à des séances d’entraînement moyennes…”
L’équipe première est loin des attentes et des objectifs fixés en début de saison, avec une dizaine place en championnat de Régional 2 ?
“C’est évident, cela s’est obligatoirement fait ressentir dans les résultats. Malgré quelques sursauts d’orgueil en coupe des Pays de la Loire et une victoire en championnat, il n’y a pas eu de miracle et comme je l’ai souvent répété à mes joueurs, je ne suis pas plus surpris que cela, car “on joue comme on s’entraîne et on s’entraîne comme on joue” !”
Le fossé s’est creusé irrémédiablement entre vous… ?
“Je sentais qu’au fur et à mesure que l’on avançait dans la saison, le fossé se creusait entre les joueurs, certains membres du club et moi-même…”
Vous avez, alors, pris votre décision de quitter le club en cours de saison ?
“Lorsque j’ai senti qu’il y avait une réelle cassure, j’ai réuni certains joueurs et le staff pour leur faire part de ma décision. Je leur ai simplement dit que je n’étais pas fou, que j’entendais, que je voyais et que le meilleur choix pour le club et pour moi était que l’on se sépare, mais que cela ne remettait aucunement en cause l’aspect humain.”
Avec quels sentiments avez-vous quitté le club de Chemillé-Melay ?
“On ne se sépare pas fâché, mais tout simplement déçu que cela n’ait pas pris (pour des raisons qui m'(nous)échappent encore). Cela restera une expérience avec certes pas mal de points négatifs, mais aussi beaucoup de positif avec de belles rencontres et des personnes avec qui j’ai aimées travailler. Elle me servira également si un nouveau projet s’offre à moi, maintenant ou plus tard.”
Que retiendrez-vous de cette expérience et des améliorations à effectuer ?
“Même si on ne peut pas faire un copier-coller avec le monde du football professionnel, je pense que je changerais ma façon d’aborder les choses et j’en demanderais plus que ce que je n’ai fait à Chemillé.”
Avez-vous un dernier mot pour conclure cet entretien ?
“Pour terminer, je tiens à remercier Aurélien et les membres du bureau de m’avoir accueilli pour ma première expérience d’entraîneur, ainsi que les joueurs et le staff pour les moments passés ensemble. Je n’oublie pas non plus les différents entraîneurs et éducateurs du club et je leur souhaite une belle fin de saison.”