Plus de 8400 coureurs ont investi le bitume parisien pour la onzième édition du MAIF Ekiden de Paris, ce dimanche aux pieds de la Tour Eiffel. Au programme : de la course, du partage, des émotions, et des souvenirs qui ne sont pas près de s’effacer.

Sous le regard bienveillant de la Dame de fer, la même magie opère toujours. Après avoir grimacé pendant des kilomètres, luttant contre le chronomètre qui défile, la fatigue qui gagnent les jambes, l’air qui brûle les poumons, des milliers de coureurs troquent leur rictus de souffrance pour un sourire radieux, au moment de passer la ligne d’arrivée de l’Ekiden de Paris. Et si un seul des six concurrents de chaque équipe a droit à ce privilège, ses camarades ne sont jamais bien loin et ne se privent pas de célébrer joyeusement et bruyamment l’évènement. Le scénario s’est répété des centaines et des centaines de fois ce dimanche sur le quai Jacques-Chirac à Paris, à mesure que les 1500 collectifs inscrits en terminaient de leur marathon en relais.

La première équipe à rallier l’arrivée fut celle des Zoom Volt Runners, en 2h11’33’’. Après avoir pris les commandes de la course à mi-parcours, à la suite d’une partie de chassé-croisé avec les Blue Light Runners, le club parisien au maillot noir ne les a plus lâchées. « On est très honorés de gagner, parce qu’on est des habitués de l’évènement, expliquait Jérémy Sauvaget, l’heureux finisseur. On a chaque année un gros contingent de coureurs. L’équipe féminine avait déjà remporté la course par le passé, c’est la première fois pour nous les hommes. Notre objectif est rempli, avec en plus un bon chrono. Les conditions étaient top, avec une concurrence d’une belle densité qui nous a permis de nous surpasser. »

L’équipe de Distance racing, deuxième sous l’arche, a fait forte impression en remportant le classement mixte en 2h11’54’’. Trente-sixièmes après le premier relais assuré par Eugénie Lorain, les coureurs au maillot bleu ont admirablement cravaché pendant près de deux heures pour venir ‘’mourir’’ à 21 petites secondes de la victoire au scratch. Les Blue Lights runners, troisièmes en 2h12’24’’, et l’équipe TRC x adidas, quatrième en 2h12’30’’, ont donné un peu plus de relief au tableau d’ensemble, avec quatre équipes se tenant en moins d’une minute.

Le Racing renaît, les anonymes au paradis.

Au classement féminin, le suspens s’est rapidement réduit à peau de chagrin, puisque le Racing Club de France a vite creusé le trou sur ses poursuivantes. Les Parisiennes ont bouclé l’affaire en 2h33’23’’, avec près de six minutes d’avance sur Zoom Volt (2h39’15’’) et plus de treize sur Unirun (2h46’42’’). « La victoire était notre objectif, clamaient-elles. On avait déjà participé par le passé, mais c’est la première fois qu’on avait une équipe compétitive. On est trop fières ! » Tout aussi fier, le président du club, Alain Cadiou, présent à leurs côtés, soulignait malicieusement qu’il y avait « longtemps que le Racing n’avait rien gagné ».

Comme eux, plein d’autres clubs ont partagé le plaisir de la course à pied dans un des plus beaux spots du monde pour la pratiquer, mais aussi tant d’amis, de familles, de collègues de travail et de passionnés. A l’image de Jean-Jacques Mok, qui a franchi la ligne une paire de sandales aux pieds. « Cela fait cinq ans que je participe à l’évènement. A l’époque, nous avions monté une équipe de six coureurs originaires du Cambodge, pour représenter nos racines. Nous avons pris de l’ampleur petit à petit et cette année, nous avions cinq équipes complètes. C’est notre rendez-vous annuel, on prolonge le plaisir sur un week-end complet, avec des gens qui viennent de partout en France et même d’Espagne », savourait celui qui a pris part aux championnats du monde de trail à Innsbruck en 2023.

Sur un parcours « exigeant mais magnifique », Raphaëlle Saint-Genis a adoré sa première participation à l’Ekiden de Paris. Elle y a pris part avec ses collègues de l’entreprise ECL, basée à Lille et œuvrant dans la construction d’usines destinée à la production d’aluminium. La boîte fait partie du groupe Fives, fidèle depuis dix ans à l’Ekiden de Paris, et présent en grand nombre ce dimanche à la capitale, avec pas moins de 53 équipes inscrites. « On était hyper motivées. Ce genre de moment permet de rencontrer les autres PME du groupe, de développer les synergies et la cohésion dans les équipes dans une ambiance vraiment sympa. On essaie de développer des courses comme ça dans le cadre du travail », raconte celle qui court régulièrement en compétition sur la route. Qu’importe le chrono, une foultitude d’équipes se sont donné la main et tendu la ceinture porte-dossard, se sont époumonnés pour encourager les coéquipiers et tous les autres coureurs, du premier au dernier. Qu’ils soient athlètes élite, comme Yanis Meziane, venu renforcer une des équipes d’Athlé 91 sur un segment de 5 km, amateurs chevronnés ou grands débutants, tous avaient en commun cet amour du running, et ce sourire aux lèvres, encore et toujours, au moment de repartir.

Un événement engagé, soutenu par la MAIF.

Le MAIF Ekiden de Paris a toujours été une course engagée, avec le soutien de la MAIF. Cette année encore, la FFA a mis l’accent sur l’éco-responsabilité et l’engagement sociétal, en proposant un village autour de cette thématique. Les visiteurs ont pu participer à plusieurs activités respectueuses de l’environnement, comme des ateliers d’upcycling avec La Recyclerie Sportive : création d’objets à partir d’articles de sport usagés (chambres à air, pneus de vélo…).

Signe fort de son engagement écoresponsable, le choix a été fait de ne plus offrir de t-shirt souvenir aux participants, remplacés par des pots de miel. Cela a permis d’éviter l’émission de neuf tonnes de CO2, tout en encourageant les coureurs à venir déposer et recycler leurs anciens vêtements et chaussures de sport avec les Eco Box sur le village.

Enfin, plusieurs équipes Sport Planète ont porté fièrement les couleurs de la MAIF, partenaire titre de la course. A l’image d’Amandine Brossier, demi-finaliste aux JO, qui a lancé son équipe en bouclant ses 5 kilomètre en 21 minutes et 44 secondes. Rendez-vous est pris pour l’année prochaine !