Alors que l’édition 2024 du Trail des Ragondins est terminée depuis dix jours maintenant, et après les retours d’Yvon PREZELIN (président et organisateur de l’événement) et Emmanuel BONNIER (vainqueur du 16km), c’est au tour de Matthieu BOSQUET, le vainqueur du 31km, de passer en interview. L’occasion de revenir, avec nous, sur sa course, ses prochaines échéances, et de parler de l’association Sunday Runners, dont il fait partie.
Après votre 5e place en 2022 et votre seconde place en 2023, c’était votre troisième fois sur le 31km du Trail des Ragondins. Avec cette victoire, vous êtes enfin récompensés ?
« Oui, c’est sûr, je suis super content. Lors des deux dernières éditions, je n’avais pas réussi un tel résultat et j’avais un peu ce goût d’inachevé. En 2022, quand j’ai terminé 5e, je me mariais quelques jours après, donc je n’avais pas envie de forcer au risque de me blesser, et l’année dernière, je m’étais fait avoir au finish. Mais comme on dit, jamais deux sans trois, et la troisième a été la bonne. Malgré un très gros niveau, j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu et à décrocher cette victoire un peu inespérée. »
La victoire était-elle donc un objectif ?
« Oui et non. Après l’édition 2023 où je finis 2e, on se dit que l’année suivante, on est dans l’obligation d’aller chercher la première place. Maintenant, à 42 ans, on n’est pas sûr de pouvoir battre les jeunes, qui ont un niveau qui augmente d’année en année. Je me prépare aussi pour le marathon des Jeux olympiques de Paris et mon but est d’être prêt à 100% pour cette course. Néanmoins, retrouver le goût de la victoire fait du bien et cela met en confiance pour la suite. »
Comment avez-vous géré votre course ?
« Il y a Olivier FREMY et Clément HUET qui sont partis très rapidement à l’avant. Moi, je savais que je ne pouvais pas suivre ce rythme. Avec trois coureurs, dont Baptiste PLESSIS (premier au classement du Challenge Trail Anjou Logémaine), on a formé un groupe. Après, on a géré l’écart à quatre, puis à trois, avant de rattraper Olivier FREMY, qui avait craqué, puis dans le sprint final, Clément HUET, qui termine second. Je suis content parce que j’ai construis cette victoire intelligemment. »
Avez-vous rencontré des difficultés sur le parcours ?
« De mon côté, non, je n’ai pas fait face à de grosses difficultés. En revanche, il y en a qui sont allés à l’eau et d’autres, qui sont tombés dans des ravins, et qui se sont retrouvés ensanglantés à cause des ronces. C’était un parcours assez roulant, mais aussi glissant. J’ai donc dû me mettre en allure marathon sur ce trail. »
Auparavant, vous aviez déjà gagné le Trail des Ragondins sur 70km en 2020. Y a-t-il des différences dans la gestion de l’effort entre un 31km et un 70km ?
« Déjà, il faut savoir que ces deux courses sont comprises dans le terme « distance longue », et on est préparé à cela. Moi, cela fait 7/8 ans que je cours, donc je n’ai pas l’expérience de quelqu’un qui court depuis 20 ans, mais je commence aussi à bien connaître les limites de mon corps. Pour un 31km, comme un 70km, il faut adapter son volume de course, avec la distance à parcourir, et prendre en compte son état physique. Pour cela, je pratique le fractionné, et cela m’aide beaucoup pour les différentes distances de courses. »
C’était votre 5e participation à une course sur le Trail des Ragondins. Qu’est-ce qui vous a donné envie de revenir sur ce parcours, cette année ?
« Tout d’abord, parce qu’il y a un challenge vraiment sympa à gagner (Challenge Trail Anjou Logémaine), mais surtout pour la bonne ambiance. Le Trail des Ragondins, c’est une course nature qui nous fait passer par de magnifiques paysages. Quand on n’a pas forcément le temps ni les moyens de sillonner le territoire national pour faire toutes les trails, c’est aussi bien de faire ceux proches de chez nous, et notamment celui-ci, qui est l’un des plus beaux trails de la région. »
Après votre première victoire sur le Trail du Granit, celle sur le Trail des Ragondins vous a permis de revenir à la hauteur de Baptiste PLESSIS (vainqueur sur la Crapahute de Bellevigne et sur le Kal Onna Trail) du Challenge Trail Anjou Logémaine « grandes distances » masculin. Vous visez la première place ?
« Je ne vais pas vous mentir que ça va être compliqué. Les deux prochaines courses, je ne pourrais vraisemblablement pas les disputer. La première, la CastelRace, c’est sûr, parce que je ne serai pas là, et la seconde, le Trail des Moulins, je ne suis pas sûr de revenir à temps, parce qu’elle sera juste après le marathon des JO. L’idée n’est donc pas la première place, mais de réussir à maintenir ma place sur le podium. »
Vous avez terminé 1er du 31km chez les hommes, et chez les femmes, c’est votre sœur, Marie BOSQUET, qui est arrivée 1ere, comme sur le Trail du Granit. Quelle est la sensation de partager cette victoire, une nouvelle fois à deux ?
« C’est vraiment quelque chose d’incroyable. Gagner tout seul, c’est déjà super, mais à deux, c’est encore plus fou. C’est un bonheur familial, parce qu’en plus, il y avait nos parents et on avait mangé tous ensemble le midi. C’est une passion partagée, et avec la victoire, c’est encore plus beau, encore plus fort. Pour Marie, je suis super content, parce que la victoire est un objectif. Elle s’entraîne, d’ailleurs, de plus en plus et vise la première du Challenge Trail Anjou Logémaine « grandes distances » chez les femmes. »
De votre côté, quelles sont les prochaines échéances ?
« Je vais me rendre sur la Denéenne, le 7 juillet prochain, une course nature de 10km dans les bas de la commune de Denée. Sinon, la grosse échéance, c’est bien évidemment le marathon des JO de Paris, qui aura lieu le 10 août prochain. »
Vous courrez sous le nom de votre club (Angers Triathlon), mais aussi sous le nom de l’association Sunday Runners. Est-ce que vous pouvez nous en parler ?
« Il faut d’abord savoir qu’avant, je courrais pour Solidarités angevines, projet qui s’est arrêté. C’est alors qu’un jour, Emmanuel BONNIER (co-fondateur des Sunday Runners) est venu me voir pour me proposer de courir pour l’association, proposition que j’ai acceptée. Le principe est simple : pour chaque podium que l’on fait, il y a 50€ en bons d’achat qui sont reversés par Décathlon, pour des équipements sportifs, qui vont vers des enfants qui ne sont plus pris en charge à la sortie du service d’oncologie pédiatrique du CHU d’Angers. Le but est d’améliorer leurs conditions de vie. »
Avec les bons résultats d’Emmanuel BONNIER (victoire sur le 16km du Trail des Ragondins, 2e sur le 18 km de la Liniéroise), ceux de Corinne Herbreteau (première féminine sur le 18 km de la Liniéroise, 2e sur le 10km du Trail des Ragondins et victoire sur le 9km de la Crapahute de Bellevigne), ainsi que vos bons résultats, cela permet, non seulement, de rapporter de l’argent, mais aussi de montrer le maillot à l’avant de la course et sur les podiums ?
« Oui, c’est sûr, cela permet de montrer que les valeurs, ce pourquoi on court au-delà du résultat final, sont toujours là. Cela nous permet de continuer à échanger sur cette bonne dynamique. Par ailleurs, je suis aussi fier de courir pour Angers Triathlon, un club qui renaît de ses cendres depuis quelques temps. »