Dans seize jours, ils seront six à s’élancer pour cet incroyable défi, encore jamais réalisé. Effectuer le tour du monde, en solitaire, en multicoque et en course est un rêve pour nombre de passionnés de course au large. Et qui dit nouvelle course, dit nouvelles règles. Les Instructions de Course (IC) ont été définies avec toutes les parties prenantes de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest : direction de course, armateurs, skippers, jury et organisateurs. Guillaume Rottée, le directeur de course, détaille cinq mesures qui seront en vigueur pendant l’épreuve.
100 jours pour finir.
“Le départ de la course aura donc lieu le 7 janvier prochain depuis Brest. Ensuite, la ligne sera ouverte pendant 96 heures pour prendre le départ et pendant 100 jours pour terminer le tour du monde, soit jusqu’au mardi 16 avril 2024. Passé ce délai, la ligne sera fermée et le ou les concurrents qui arriveraient plus tard ne serai(en)t pas classé(s). Bien évidemment, la direction de course et l’organisation ne manquera pas de le(s) accueillir et d’assurer un suivi jusqu’à ce qu’il(s) soi(en)t à bon port.”
La communication avec la terre.
“Les marins ont le droit de communiquer et d’échanger avec leurs équipes à terre. Cette règle a été décidée avec l’organisation, la direction de course, le jury et l’ensemble des équipes. Ils peuvent donc bénéficier d’une assistance météo, donc du routage, et d’une assistance technique aussi en fonction des problèmes rencontrés en mer.”
La possibilité de s’arrêter.
“Les nombreux aléas que les skippers peuvent rencontrer et l’impératif de sécurité nous ont poussé à définir des règles si l’un d’entre eux est dans l’obligation de réparer. Il convient de distinguer deux aspects : l’arrêt technique et l’escale technique. L’arrêt technique, c’est la possibilité pour le marin de s’arrêter, de jeter l’ancre, de se mettre à la cape sans aide extérieure. L’escale technique en revanche permet de s’arrêter et de bénéficier d’une aide extérieure dont celle de leurs équipes. La contrepartie de l’escale technique, c’est qu’elle doit durer 24 heures minimum, une procédure sera d’ailleurs mise en place pour le contrôler. À noter que si un skipper revient à Brest après le départ, cela ne sera pas perçu comme une escale technique, donc la règle des 24 heures ne sera pas en vigueur.”
Les zones cétacés.
“Pour la première fois en course au large, des zones de concentration de cétacés ont été déterminées. Les deux objectifs majeurs, c’est de protéger la faune marine et de diminuer les risques de collision avec les bateaux. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les membres de la Classe ULTIM et le consortium scientifique Share The Ocean afin de les définir. Elles sont réparties autour des Açores, de l’archipel des Canaries, de l’Afrique du Sud, des Kerguelen et une partie de l’Antarctique. Nous sommes fiers collectivement d’avoir travaillé pour trouver les bons équilibres et instaurer de telles zones pour une course.”
Les zones d’exclusion des glaces.
“Il s’agit de zones déterminées au préalable que les marins ne pourront pas dépasser autour de l’Antarctique. Là encore, cela répond à la nécessité de veiller à la sécurité des marins. Cette zone présente sur d’autres courses évolue d’une année sur l’autre, en fonction de la présence et de la taille des icebergs qui peuvent se détacher. Pour l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest, elle sera relativement haute, ce qui rend assez étroit le passage du Cap Horn. À noter qu’en fonction de l’évolution des déplacements des groupes d’icebergs, il sera possible de modifier sa position en amont, après en avoir informé les skippers et sans avoir d’impact sur l’aspect sportif.”