Il y a encore quelques années, en Arabie saoudite, il aurait été difficilement concevable d’imaginer des jeunes garçons taper dans la main de leurs coéquipières pour célébrer un but qu’ils auraient construit ensemble. Car là-bas, non seulement le football ne s’est longtemps conjugué qu’au masculin mais les activités mixtes y étaient également rares. Or, cette scène s’est répétée ce 18 octobre, à Djeddah, à l’occasion du lancement du programme Football for Schools sur ces terres. Et elle a paru banale.
Il faut dire qu’en très peu de temps, les choses ont énormément changé : “Aujourd’hui, nous disposons dans le Royaume de quatre centres de formation régionaux. Nous avons également travaillé sur le développement des enseignantes en proposant 40 cours pour les préparer à l’entraînement et au développement des joueuses dans les écoles. Nous disposons désormais de trois équipes nationales en activité et d’un département de 23 personnes qui travaillent pour développer la pyramide du football féminin”, annonçait récemment le Secrétaire Général de la SAFF, Ibrahim Alkassim interrogé sur l’essor de la discipline en Arabie saoudite.
Ses dires avaient été corroborés par Aalia Al Rasheed, Directrice Exécutive du Département de Football Féminin de la SAFF : “Le développement du football féminin en Arabie Saoudite est l’une des plus belles histoires que l’on peut vivre actuellement dans le football mondial. Cette évolution reflète dans une large part les changements qui s’opèrent aujourd’hui dans de nombreux domaines de la société”, avait-elle expliqué. Invité à implanter le programme du 16 au 18 octobre, F4S a été à la fois spectateur et acteur de cela.
Pendant trois jours, sous la houlette d’instructeurs Football for Schools, formateurs et formatrices, écoliers et écolières, se sont soutenus, se sont entraidés, se sont relayés, de sorte que le programme démarre en Arabie saoudite dans les meilleures conditions. Cela tombe bien, solidarité et coopération sont des leviers importants quand il s’agit de rendre la pratique du football plus accessible aux filles et aux garçons, tout en renforçant le système éducatif à travers les valeurs du sport. Car tel est l’objectif poursuivi par F4S.
“C’est un plaisir renouvelé de voir les progrès réalisés par les associations membres de la FIFA à travers le monde. Certaines fédérations s’imposent comme des exemples, la SAFF fait partie de celles-ci”, souligne Fatimata Sidibe, Directrice de Football for Schools. “Le lancement de F4S ici offre l’opportunité de témoigner des progrès accomplis en trois ans. Ces avancées impressionnantes posent les bases du développement du football et des compétences de vie.”
Plus de 120 professeurs d’EPS et éducateurs, hommes et femmes réunis, venus de toutes les régions du pays, ont ainsi reçu les conseils avisés d’Antonio Buenaño Sanchez, manager F4S, ainsi que du duo d’expertes ès Football Féminin composé de Sue Ronan Martin et de Thuba Sibanda. Tous ces enseignants seront amenés à répandre les bienfaits de Football for Schools, programme qui favorise donc une approche positive et enthousiaste de la discipline tout en offrant des compétences pratiques dans l’éducation et le développement des enfants.
“Les professeurs d’éducation physique et les formateurs pourront transmettre leur savoir à leurs élèves, les aidant ainsi à devenir de meilleurs citoyens et acteurs de changement social positif”, confirme Fatimata Sidibé. “L’enthousiasme et le dévouement de la SAFF auront un impact social décisif dans cette dynamique et ouvriront la voie aux générations futures.”
Ce n’est pas tout : le programme F4S permet également d’identifier les jeunes talents. Et ils étaient déjà quelques-uns et quelques-unes à tirer leur épingle du jeu, ce 18 octobre, à l’occasion d’une journée de lancement rythmés par des matchs amicaux, des exercices et des jeux de ballon.
De quoi nourrir l’ambition de la SAFF : “Au sein de la Fédération saoudienne, nous nous posons désormais la question de savoir si nous remporterons notre première Coupe du Monde chez les hommes ou chez les femmes”, lançait encore, avec malice, son Secrétaire Général, Ibrahim Alkassim, il y a quelques mois. En tout cas, tout a été mis en œuvre pour alimenter ce suspens !