Dans cette deuxième partie, nous avons aborder de multiples sujets sur les courses qu’il a pu faire et celles qu’il compte faire, ainsi que sur ses objectifs sportifs et professionnels pour les années à venir.
Quand vous êtes en difficulté pendant une course, qu’est-ce que vous vous dîtes pour vous remotiver ?
“Je me dis simplement que j’ai une chance énorme de faire des choses comme ça. Il y a plein de gens qui rêveraient de faire ça, mais qui ne peuvent pas parce qu’ils sont en fauteuil roulant ou parce qu’ils ont des maladies. Ces gens-là ont bien plus de problèmes que moi donc je me dis que je ne peux pas y aller. En plus, il n’y a que moi qui ai fait le choix d’y aller, personne ne m’a obligé. Mes moments de difficulté ne durent jamais longtemps parce que j’arrive à me remotiver très rapidement.”
Est-ce que ça vous est déjà arrivé de ne pas terminer une course ?
“Oui, ça m’est arrivé plusieurs fois, mais toujours sur blessure. Ça m’est rarement arrivé, mais quand vraiment je commence à me mettre en danger je préfère arrêter. Ce qui est sûr, c’est que je n’ai jamais abandonné par manque de motivation ou manque d’envie.”
Quelle est votre course préférée ?
“Sans hésitation, c’est la Diagonale des Fous parce que j’ai une attache particulière pour cette course. Mais sinon, j’adore l’ultra trail de Madère. Après, il y a aussi des endroits où je m’entraîne que j’adore, mais où je ne fais pas de courses comme le GR20 en Corse, Chamonix et l’Atlas du Maroc.”
“J’ai vu deux fois le volcan en éruption à La Réunion pendant la course.”
C’est aussi la Diagonale des Fous que vous avez été le plus content de terminer ?
“Je peux dire aujourd’hui que cette course-là a changé ma vie parce que j’étais prof d’EPS et je jouais au foot avant de la faire. J’ai la chance d’avoir encore assez de santé pour pouvoir courir tous les jours. Je peux voir du pays et rencontrer plein de gens d’univers différents. J’ai la chance de pouvoir aider des gens dans leurs objectifs personnels donc évidemment que je suis content d’avoir terminé, mais c’est beaucoup plus profond que ça. Elle m’a permis de pouvoir changer de vie parce que ma vie de prof ne me convenait pas et je ne regrette pas. Aujourd’hui, je vis de ma passion et je n’ai pas l’impression de travailler. Je sais que c’est un luxe, que c’est une chance, même si j’ai tendance à penser que la chance n’existe pas. C’est plus une compétence, soit on se donne la chance d’y arriver soit on ne se la donne pas et il n’arrivera jamais rien dans la vie. Il faut prendre des risques, et même si le processus est long, il ne faut rien lâcher.”
Vous avez beaucoup douté au début de votre projet ?
“C’est difficile de quitter la sécurité d’un emploi stable pour une insécurité complète. Mais finalement si la motivation est là et qu’on ne lâche rien les efforts finissent toujours par payer.”
Quel est votre meilleur souvenir pendant un ultra trail ou une anecdote qui restera gravée dans votre mémoire ?
“J’ai beaucoup d’histoires à raconter. J’ai vu deux fois le volcan en éruption à La Réunion pendant la course. On s’arrêtait tous pour admirer le paysage et le volcan, c’était vraiment magique. Et évidemment, c’est quelque chose de banal, mais il n’y a rien de plus beau que de voir un lever de soleil. J’en ai vu sur le Piton de la Fournaise, en haut du Kilimandjaro, en haut du Mont Blanc et c’est magnifique. J’ai la chance avec ce métier de vivre des expériences incroyables avec des décors de fou. La dernière fois que je suis allé à Madère, on a eu la chance de vivre un lever de soleil complètement dingue avec une mer de nuage magnifique.”
Vous vivez des rêves éveillés dans ces moments-là.
“Oui, je profite de ces petits moments d’éternité parce que c’est vraiment ressourçant.”
Est-ce qu’il y a une course que vous n’avez jamais faite, mais que vous rêvez de faire ?
“Il y en a une en Mongolie que je n’ai pas encore pu faire, mais qui m’attire tout particulièrement qui s’appelle Sunrise to Sunset. Sinon j’ai déjà fait toutes les courses que j’avais envie de faire. En général, s’il y en a une que je n’ai pas faite, c’est qu’elle ne m’attirait pas forcément.”
Vous avez déjà couru cette année ?
“Oui, j’ai fait le 80 km du Vulcain, le 60 km de Madère, le 110 km de l’Alsace et enfin, je vais faire le 165 km du Val d’Aran en juillet. Je pars d’ailleurs au Maroc pour faire l’ascension du Toubkal qui est le sommet du Maroc. Et ensuite je partirai 5 jours tout seul dans l’Atlas pour m’entraîner pour le Val d’Aran.”
Pour terminer, quels sont vos objectifs pour la suite, que ce soit au niveau de la course, mais aussi au niveau de votre carrière de coach sportif ?
“En ce moment, je fais un début de formation d’accompagnement en montagne. Et sinon, mon but principal, c’est de continuer à emmener les gens à réussir leurs objectifs personnels, et organiser des périples et des séjours d’entraînement. Par exemple, l’année prochaine, je retourne sur le GR20 en Corse avec un groupe et je vais organiser des stages à Madère. Au niveau des trails, j’aimerais refaire une dernière fois l’UTMB. Et pour mon entreprise, j’aimerais continuer à la développer.”