Parti de l’Union Féminine Angers Basket, l’été dernier, et après une saison plus que réussie avec une victoire en Coupe d’Europe, un titre de champion de France et un titre de meilleur entraîneur de Ligue Féminine, David GAUTIER revient avec nous sur sa première saison avec l’ASVEL.
Bonjour David, votre première saison en tant qu’entraîneur principal de l’ASVEL féminin vient de se terminer. Pouvez-vous revenir sur votre intégration au sein du club en début de saison ?
“Mon intégration s’est très bien passée. J’ai été très bien accueilli par les dirigeants qui voulaient lancer une nouvelle dynamique. Ils m’ont vraiment aidé à m’intégrer et m’ont permis de tout de suite m’imprégner des valeurs du club. En plus, l’ASVEL a une très bonne communication, donc, cela a facilité mon intégration.”
Qu’est-ce qui vous avait poussé à rejoindre ce club alors qu’il vous restait un an de contrat à l’UFAB ?
“Je voulais simplement avoir l’opportunité de coacher une équipe qui avait le potentiel de gagner des titres.”
Avec des joueuses comme Marine JOHANNES, Sandrine GRUDA ou encore Gaby WILLIAMS, je suppose que les ambitions de début de saison étaient grandes ?
“Oui, mais finalement à l’ASVEL, les ambitions sont grandes tous les ans. Le plus gros défi était de réussir à mettre tout le monde dans le même projet de jeu et de réussir à faire une bonne gestion de l’égo des joueuses. Tout cela nous a permis de construire une équipe solide dans l’état d’esprit et dans la manière de jouer. Ce n’est pas forcément facile de gérer quand les joueuses ont l’habitude d’être les options numéro 1 dans les équipes où elles étaient, donc, on est fier d’avoir réussi à former un groupe solide.”
Est-ce que le fait que l’équipe masculine soit triple championne de France en titre, rajoute de la pression et une difficulté supplémentaire pour tenter de se démarquer ?
“Non, je ne pense pas. Les deux équipes veulent gagner des titres. Cette saison, les deux ont réussi à gagner un titre avec la Leaders Cup pour eux et nous l’Eurocup. Malgré tout, on met en avant les ambitions que l’on a, parce que toute la saison, on joue avec une étiquette de favori, ce qui rajoute de la pression. L’équipe masculine n’a rien à voir avec la pression. Forcément, quand on additionne autant de joueuses de ce calibre, on se doit de faire des résultats.”
Cette saison, le championnat était très relevé avec Villeneuve-d’Ascq, entre autres. Malgré tout, vous aviez le statut de favori avant les playoffs. Comment vous êtes-vous préparé pour aller jusqu’au bout ?
“On avait étudié avant les matchs, les points forts et les points faibles de nos adversaires. Pour moi, je pensais que cela se jouerait entre quatre équipes, parce que même Bourges et Montpellier, qui étaient légèrement en dessous sur le papier, pouvaient discuter aussi. On s’est concentré sur notre jeu en faisant en sorte de garder nos qualités et d’arriver en forme physiquement après une saison difficile. Il fallait que l’on arrive avec un état d’esprit conquérant, parce que les fins de saison, cela se joue très souvent au mental.”
Est-ce que le fait d’avoir éliminé Villeneuve-d’Ascq en demi-finale d’Eurocup, vous a aidé à remporter la finale ?
“Non, parce qu’on les avait déjà joués cinq fois cette saison pour autant de victoires. D’ailleurs, on perd le premier match, ce qui leur a permis de remettre les compteurs à zéro. Au final, on a gagné, mais ce n’était pas facile.”
En finale de l’Eurocup, vous gagnez face à Galatasaray avec un écart conséquent. Dès le premier match, vous prenez une très grosse avance. Qu’est-ce qui a causé une différence de points aussi large ?
“Nous étions à ce moment-là sur dix-sept ou dix-huit victoires de suite avant d’arriver en finale. L’écart s’est fait parce qu’on a fait le match parfait. C’est très rare de produire une qualité de jeu aussi fluide et d’avoir une adresse aussi bonne. Finalement, tous les éléments étaient réunis pour réussir le premier match à domicile. On avait aussi ciblé tous leurs points faibles avant le match pour produire un beau jeu offensif et défensif. Cette équipe avait battu Montpellier à deux reprises alors que nous n’en avons pas été capables de la saison, donc, peut-être qu’on était tout simplement une équipe qui ne leur correspondait pas. Je crois que nous avons vraiment réussi à cibler ce qu’il fallait et la magie a opéré. J’étais très confiant avant ce match-là, parce que nos points forts étaient vraiment adaptés à leurs points faibles.”
À la fin de la saison, vous avez élu meilleur entraîneur de la Ligue Féminine. Vous aviez évidemment des ambitions supérieures à celles que vous pouviez avoir du côté de l’UFAB. Est-ce que vous imaginiez une saison aussi parfaite d’un point de vue collectif avec ces deux titres, mais aussi d’un point de vue personnel ?
“Je suis arrivé dans un club qui se construit avec de grandes joueuses, donc, ce n’est pas toujours facile de gérer ce genre d’équipe. J’avais juste envie de vivre au jour le jour sans rien imaginer, afin de profiter du moment présent à 100%. Grâce à cela, j’ai pu apporter mes qualités, donc, évidemment que je suis content de ces titres. Je préfère vivre vraiment le moment présent, parce que je sais très bien que c’est un poste où je peux être remercié rapidement, si cela ne va pas.”
Vous êtes fier de tous ces titres obtenus ?
“Oui, bien sûr, je suis vraiment content pour le club après ces trois années difficiles, parce qu’il a de belles valeurs. Quand on voit le temps que Tony (Parker) et Marie-Sophie (Obama) prennent pour essayer de faire grandir le club, c’est toujours difficile de ne pas réussir. Quand je vois les sourires sur le visage des bénévoles qui viennent nous aider ou sur ceux des supporters, c’est cela, la plus belle des récompenses. Cela valide aussi ma façon de penser sur mon coaching et comment je dois être dans mon métier. Ce sont vraiment des moments rares et intenses, donc, on se doit de profiter à fond avant de repartir pour de belles aventures.”
Pour la saison prochaine, les ambitions seront-elles les mêmes où seront-elles encore plus hautes ?
“On n’en a pas vraiment parlé pour l’instant. Pour le moment, je vais me concentrer sur l’équipe de France et on fera un point à la rentrée. Mais quand on est à l’ASVEL, les ambitions sont toujours grandes.”
Quels seront vos objectifs pour l’Euroligue, la saison prochaine ?
“Comme je l’ai dit, lorsque l’on est à l’ASVEL, les ambitions sont grandes. On va viser au moins les quarts de finale, mais l’objectif de Tony, c’est évident d’aller gagner l’Euroligue. Il faut s’en donner les moyens et il faut construire une équipe solide pour gagner.”
Quels sont vos objectifs en vue du mercato estival ?
“Pour l’instant, on a une équipe au complet, donc, on n’est pas trop focalisé sur le recrutement. On a juste nos deux joueuses américaines qui partent et Marine Fauthoux qui revient.”
Pour terminer, même si nous l’avons fait tout au long de l’interview, pouvez-vous faire un bilan de votre première saison avec l’ASVEL ?
“Nous avons eu beaucoup de travail, beaucoup d’adaptation, beaucoup de moments difficiles, mais aussi beaucoup de beaux moments. Nous avons eu la chance de finir sur une note positive, sur une belle et dans une salle magnifique, donc, nous profitons à fond de tout cela.”