Pour son tout premier marathon de Paris, Jean-Michel BOURDEAU nous racontera son expérience pleine d’émotions lors de l’épreuve parisienne. Avec ses collègues de travail d’Enedis, qui s’étaient tous donnés le défi d’être finisher, il reviendra avec nous sur les différentes étapes de la course, de la longue attente au départ, à l’ambiance et aux encouragements réconfortants tout au long du parcours de sa famille, de ses collègues et parfois d’inconnus. Malgré la douleur, les jambes lourdes et les crampes, il aura su trouver les ressources mentales et physiques pour ne pas décevoir ses proches, auxquels il avait promis de franchir la ligne d’arrivée.
Bonjour Jean-Michel, parlez-nous de votre premier marathon de Paris ?
“Ce fut un super marathon avec beaucoup d’émotions et avec des doutes, surtout lorsque j’ai eu des crampes au trente-quatrième kilomètre. Je me suis arrêté une minute pour m’étirer et faire passer la crampe. Ensuite, j’ai géré pour ne pas qu’elle revienne, mais je suis hyper fier de ce que j’ai réalisé et hyper fier de mes collègues, car nous sommes tous finishers. C’est le top du top…”
Racontez-nous le fait que vos enfants vous ont accompagné dans les derniers mètres de l’épreuve ?
“Oui, le Graal, c’est d’avoir réalisé les cinquante derniers mètres avec mes enfants, c’est donc beaucoup d’émotions au final.”
Quelles ont été vos sensations durant la course ?
“Je suis parti plus vite que je pensais et surtout j’étais bien jusqu’à la crampe. Je ne me voyais pas abandonner, donc, j’ai serré les dents et je suis reparti, car je ne pouvais pas décevoir mon chef et sa préparation hors normes, mais aussi et surtout pour ma femme et pour mes enfants qui me suivaient en direct, eux qui m’attendaient à l’arrivée. Je l’ai fini. J’ai réalisé le temps que je rêvais sans forcément y croire au départ, donc je suis aux anges… J’ai plein de courbatures et d’ampoules, mais je suis heureux.”
Que retiendrez-vous de cette première expérience sur un marathon ?
“Je retiendrais que c’était une superbe expérience, et la réaliser avec ma famille et mes collègues de travail, c’est trop génial. Nous sommes tous finishers, donc c’est le top et je les félicite aussi pour notre préparation réalisée tous ensemble et pour ce petit week-end à Paris, où nous avons bien rigolé, bien transpiré et bien bavé aussi.”
Comment avez-vous trouvé le parcours ?
“Le parcours est hyper sympa, où tu passes par plein d’endroits stratégiques de Paris. Tu en prends plein la vue et les oreilles. Le temps n’était pas top avec un peu de vent, mais au moins, nous n’avons pas eu de pluie.”
Est-ce que l’attente au départ n’a pas été trop longue ?
“Si, l’attente au départ de la course a été insoutenable, car tu es prêt à en découdre, mais il y a presque 55 000 participants à prendre le départ. Cela fait beaucoup de monde à lancer.”
Revenons à votre course, comment se sont passés les trente premiers kilomètres, avant le fameux mur ?
“Je me suis bien senti lors des trente premiers kilomètres. Puis, soudain, alors que je m’étais ravitaillé comme il faut, j’ai eu un début de crampe, au trente-quatrième kilomètre, derrière la cuisse et là, j’ai eu une grosse frayeur, car j’ai cru à un début de claquage. Je me suis arrêté avant que ça ne lâche et j’ai fait quelques petits étirements, une grosse réhydratation et je suis reparti de plus belle pour finir.”
Vous vouliez aussi nous parler de la performance Pierre GARNIER, votre collègue à Enedis ?
“En effet, je voulais tirer mon chapeau à Pierre, pour avoir résisté depuis le vingt-cinquième kilomètre, suite à des problèmes gastriques. Il a réussi à piocher dans ses réserves physiques et mentales pour finir la course. Il a su serrer les dents pour aller au bout de l’épreuve de ce marathon de Paris, même si à l’arrivée, il était déçu de son chrono…”
Comment était l’ambiance sur le parcours ?
“Sur la ligne de départ, j’ai croisé plein de gens souriants, des personnes déguisées. J’ai vu des gens s’arrêter au bout d’à peine six ou sept kilomètres, déjà en souffrance ou en perdition. Puis, au fur et à mesure de la course, j’ai constaté que les sourires avaient été remplacés par des bruits de souffle. J’ai vu beaucoup de coureurs être arrêtés par les crampes. J’ai aussi vu des gens qui se soutenaient verbalement dans les sept derniers kilomètres. J’ai vu deux hommes soutenir un troisième prêt à abandonner, mais à qui, ils n’ont pas laissé le choix que de continuer en le remotivant.”
Et de votre côté, comment avez-vous trouvé les ressources mentales pour aller au bout du marathon ?
“De mon côté, j’avoue avoir essayé de trouver quelque chose aussi pour éviter de penser à la douleur, et rien de mieux que d’occuper son esprit… J’ai tapé dans les mains de plein d’enfants sur le côté, mais aussi de moins jeunes, comme s’ils étaient de ma famille et cela m’a permis de passer quelques kilomètres sans m’en rendre compte… J’ai aussi fermé les yeux de temps en temps, en imaginant mes enfants et la tristesse qu’ils auraient à ne pas me voir franchir la ligne d’arrivée et la promesse que je leur avais faite… à passer la ligne ensemble.”
Pour terminer, vous avez aussi eu la chance d’avoir des supporters pour vous encourage tout au long du parcours ?
“En effet, j’ai eu la chance de voir mes enfants et ma femme tout au long du parcours, mais aussi les familles de mes collègues et des collègues qui ne couraient pas, mais qui étaient venus pour nous supporter. Je peux avouer que ce soutien a aussi permis de finir cette course et de réaliser un super temps pour moi, du haut de mes quarante-cinq ans. Passer la ligne d’arrivée avec mes enfants a été fort en émotion. Maintenant, j’ai besoin de repos, car les jambes sont lourdes…”
Les Finisher d’Enedis (de gauche à droite : Vincent LEBRETON, Damien LOPEZ, Emilien LOUBEAU , Fabien MOREAU, Francois LOUBEAU, Jean-Michel BOURDEAU et Pierre GARNIER) ont tous terminé le marathon de Paris.