Rencontre avec Catherine THOMAS-PESQUEUX, une athlète de course à pied, qui nous fera partager son parcours dans le running. Celle qui a commencé sur le tard cette discipline sportive n’a pas été épargné par les blessures, dues aux années qui passent, mais aussi dues à des douleurs de la vie… Mais outre l’expérience sportive, la richesse de toutes ses rencontres a été un soutien non négligeable. C’est aussi cela les valeurs du sport !
“Le temps du confinement est un moment privilégié pour faire un peu le point sur cette aventure sportive. Première licence septembre 2012, première fois aussi que je découvre des termes bien inconnus pour moi, le seuil, le fractionné… Premier dix kilomètres, deux mois plus tard, 38’33, c’est bien, moyen, je n’en sais trop rien, l’entraîneur de l’ESVA, Éric Senée, me conseille, et très vite une belle amitié s’installe. Premier contact et coup de téléphone de Philippe Calvez pour une interview, je me rappelle encore. Scolaire, rigoureuse, je suis les conseils à la lettre de coach Éric, et je commence à m’entraîner six jours sur sept. Un an et demi plus tard, Je monte pour la première fois sur les marches d’un podium France à Valenciennes, médaille de bronze chez les masters (36’10), record battu de trente secondes, j’ai tout donné, quelle fierté… Pendant ces six années, j’ai enchaîné du 3000m au marathon, je partais chercher les médailles avec détermination. J’ai tellement appris sur moi durant cette période, forcément, les blessures sont venues jalonner ce parcours, deux périostites, une aponévrosite. J’ai appris à me méfier de tout ce qui finit en”ite”, ces termes-là ne sont pas bon pour nous les sportifs. On ne sait pas trop ce que cela veut dire derrière, du repos, au mieux du vélo et de la natation avec pool boy !!! À chaque fois, l’angoisse de ne pas revenir au niveau, de ne pas être à la hauteur, et puis on y retourne, on refractionne, les sensations reviennent. Août 2019, papa s’en va, suite à un cancer foudroyant, et le corps lâche, blessure sournoise, tendinopathie des ischios, je suis prévenue, c’est long à guérir. Il me faudra un an pour faire mon deuil. Je reprends le chemin des kinés, Yves Bescond et Régis Hureau font le maximum, mais à l’heure d’aujourd’hui, c’est toujours présent, moins fort, mais bien présent. On dit souvent qu’il faut du temps pour faire un deuil, alors qui sait…. Sept ans que je cours, l’âge de raison, j’en suis convaincue. On devient plus raisonnable, et à quarante-cinq ans, on ne récupère plus de la même façon. J’ai aussi enfin compris, et il était temps, l’importance du renforcement pour prévenir les blessures. Je navigue sur Internet, écoute mes kinés, et trouve les exercices adaptés. Mon compex (appareil d’électrostimulation visant la préparation physique et la performance sportive), au fil du temps, est aussi devenu un outil bien précieux, ma consommation d’arnica et de gaulthérie augmente avec l’âge… Si je dois retenir une chose ou deux, c’est que cette année, outre l’expérience sportive, c’est bien sûr la richesse de toutes nos rencontres, et le soutien de chacun, quand je vous croise au détour d’une route ou sur les réseaux. Merci à tous et en cette période si particulière… Prenez soin de vous…”