Comme chez les filles il y a trois semaines, la Serbie a remporté dimanche à l’AccorHotels Arena de Paris l’EuroVolley 2019 masculin en venant à bout de la Slovénie en quatre sets.
La Serbie règne sur le volley européen en 2019 ! Comme en 2011, elle a en effet réussi l’exploit de remporter le Championnat d’Europe chez les filles et chez les garçons. C’est le troisième titre européen de l’équipe masculine (si l’on inclut la Yougoslavie) après 2001 et 2011, un titre amplement mérité pour une équipe qui termine cette édition 2019 invaincue (neuf victoires) et décroche une douzième médaille continentale (trois en or, une en argent, huit en bronze). Dans une AccorHotels Arena comble (12 654 spectateurs, la plus grosse assistance pour une finale depuis l’édition 2005 en Italie) et acquise en bonne partie à la cause slovène, les hommes de Slobodan Kovac, arrivé aux commandes de l’équipe il y a un mois et demi à la place de la légende Nikola Grbic après un Tournoi de qualification olympique manqué (lourde défaite contre l’Italie), ont su se remettre d’un premier set perdu pour ensuite dérouler leur volley tout en puissance et remporter les trois suivants après 1h54 de jeu.
Les ingrédients du succès serbe ? D’abord une énorme densité physique, au service, en attaque (56% de réussite offensive sur la finale) et en défense, le bloc/défense (14 blocs à 10) ayant fini par étouffer complètement des Slovènes pourtant idéalement partis (seulement 35% de réussite offensive sur l’ensemble du match, 56% dans le premier set). Ensuite du talent partout, avec notamment les impressionnants centraux Srecko Lisinac (11 points) et Marko Podrascanin (5), le pointu Aleksandra Atanasijevic (22 points), qui n’a jamais tremblé dans les moments chauds, et les réceptionneurs/attaquants Nemanja Petric (12 points, à 60%) et Uros Kovacevic, étincelant en finale (20 points dont 4 blocs) et élu MVP de cet EuroVolley 2019 (avec Marko Podrascanin, il est le seul de l’équipe à avoir déjà été titré en 2011). Les Slovènes, qui auront réussi l’exploit de sortir auparavant la Bulgarie puis les deux grands favoris de la compétition, la Russie et la Pologne, n’ont pas à rougir de cette défaite, eux qui s’étaient déjà inclinés en 2015 en finale face à la France, mais ce dimanche, la Serbie était clairement la meilleure sur le terrain.
Ce que reconnaîtra d’ailleurs l’ancien Parisien Mitja Gasparini : « Nous sommes fiers de nous, de nos fans et de notre tournoi qui a été fantastique. Même si nous avons perdu aujourd’hui, cette nouvelle médaille d’argent veut dire beaucoup pour un petit pays comme le nôtre. Il y a quatre mois, quand nous avons commencé à nous préparer ensemble, nous voulions gagner, c’est triste d’échouer sur la dernière marche, nous avons montré aujourd’hui sur le premier set que nous pouvions très bien jouer, mais nous n’avons pas réussi à garder ce niveau tout le match, comme contre la Russie et la Pologne. La Serbie méritait de gagner ».
De son côté, le MVP de l’EuroVolley Uros Kovacevic a confié : « J’ai déjà vécu un titre de champion d’Europe, mais j’étais sur le banc, c’est bien mieux quand tu es sur le terrain. Je suis fier de mes partenaires, de mon staff, de mon pays. C’est une expérience incroyable pour nous tous, parce que personne ne nous voyait gagner et nous l’avons fait. La Slovénie a très bien débuté, mais nous avons été devant sur chaque set. Maintenant, nous avons le Tournoi de qualification olympique en janvier, avec la France, la Slovénie et d’autres grandes équipes, mais si nous avons réussi à gagner ici, nous pourrons le refaire. »