L’équipe de France a achevé samedi son EuroVolley 2019 par une défaite lors du match pour la troisième place face à la Pologne à l’AccorHotels Arena de Paris (24-26, 22-25, 21-25). Cette dernière remporte donc la médaille de bronze, les Bleus finissent quatrièmes.
Au lendemain de sa cruelle défaite en demi-finale de l’EuroVolley 2019 face à la Serbie (2-3) qui lui aura coûté une grosse débauche d’énergie physique et mentale, l’équipe de France n’est pas parvenue à décrocher la médaille de bronze, qui lui aurait permis d’effacer en partie la déception de la veille, puisqu’elle s’est inclinée samedi dans une AccorHotels Arena une nouvelle fois festive (6872 spectateurs) face à la Pologne double championne du monde en titre, qui remporte sa neuvième médaille européenne, sa première depuis sa troisième place en 2011.
Les 24 heures de récupération en plus dont a bénéficié cette dernière, battue jeudi soir par la Slovénie (1-3), auront sans doute pesé dans la balance face à des Bleus qui auront pourtant livré une partie pleine d’envie et de sérieux, à l’image de l’ace claqué sur le premier point par Earvin Ngapeth, une fois de plus la principale arme offensive tricolore (18 points, à 59% en attaque).
Les joueurs de Laurent Tillie ont pourtant eu leur chance dans les deux premiers sets, prenant le score (10-6) dans le premier avant de se faire rejoindre (19-19) et de céder devant Leon (24-26), ils ont mené dans le money-time du second après une « spéciale » Ngapeth (20-19) avant d’encaisser un 0-3 à 21-21 et de plier sur une attaque au centre de Mateusz Bienek (22-25), et même dans la troisième manche, quand la Pologne a réussi à se détacher (12-15), ils n’ont jamais abdiqué, à l’image d’un Ngapeth bagarreur et d’un Trévor Clevenot auteur d’un match plein de hargne (13 points).
Seulement, les partenaires de Wilfredo Leon (18 points, à 57% en attaque) et du capitaine Michal Kubiak (14 points, 61%), soutenus par leurs supporters venus en nombre à Paris, ont commis moins de fautes et se sont montrés d’une précision diabolique en attaque dans les moments-clés de la partie, notamment dans le troisième set, tout en parvenant à bien bloquer (9 blocs contre 4), une de leurs forces, particulièrement devant Stephen Boyer (remplacé au troisième set par Jean Patry). La Pologne a mérité sa médaille, tout comme les Bleus ont mérité les applaudissements nourris du public de l’AccorHotels Arena de Paris à l’issue de la rencontre, car s’ils finissent cet Euro sans médaille, ils auront su offrir pendant quinze jours du spectacle, de la détermination et de la joie de jouer qui auront conquis les amoureux du volley et sans aucun doute au-delà. C’est en soi une belle victoire.
LES RÉACTIONS :
Laurent TILLIE, entraîneur de l’équipe de France : “On a fait un très bon match contre une très bonne équipe polonaise. Sincèrement, avec les joueurs qui se sont couchés à 3 heures du matin, arriver à fournir cette prestation, montrer cette concentration, cette qualité, cette combativité, les joueurs ont été héroïques. Parfois, il y a des défaites qui valent des victoires, là, je trouve que c’était une belle victoire sur eux-mêmes, sur la frustration, parce que ce match arrivait un peu tôt. Au final, il n’y a rien, mais le parcours a été beau, on est partis de rien, il y a eu une communion fantastique avec le public, un beau spectacle, j’espère que les gens ont découvert le volley-ball et qu’ils vont continuer à nous soutenir.”
Earvin NGAPETH, réceptionneur/attaquant de l’équipe de France : “C’était dur mentalement de jouer ce match, car hier, ça a été une grosse déception, ça nous a fait beaucoup de mal. Contre la Serbie, il nous a manqué un peu plus de lucidité dans les moments importants, quand on a eu quelques points d’avance. Depuis le début de l’Euro, on arrivait à prendre le large et à tuer les sets, hier, on n’a pas réussi à le faire. Et il y a ce black-out en début de tie-break. Aujourd’hui, je pense que c’est mental. En 2014 (au Mondial), il s’est passé la même chose, la place 3-4 nous intéressait très peu parce qu’on voulait être champions du monde, et on avait perdu, là, ceux qui ont vécu ça étaient vraiment focus là-dessus aujourd’hui pour remporter la médaille, pour ceux qui ne l’ont pas vécu, la déception d’hier a fait tellement mal que ça a été compliqué de faire abstraction de ça, mais je le comprends parce qu’on l’a vécu. Et les Polonais ont eu plus de temps de digérer leur défaite face à la Slovénie. Mais on n’a pas fait un mauvais match, des petits détails ont fait la différence. Ce que je retiens de cet Euro ? Qu’il y avait du monde dans les salles, à Montpellier, Nantes et hier soir, c’était magique, mais ça ne peut pas atténuer la douleur d’aujourd’hui.”
Nicolas LE GOFF, central de l’équipe de France :“Il y a forcément énormément de déception, mais on peut être fiers de notre parcours. Le match face à la Serbie nous a tués physiquement et surtout mentalement, le fait d’enchaîner ce match pour la médaille de bronze aujourd’hui n’était vraiment pas facile, on n’a pas perdu contre n’importe qui, les Polonais ont super bien joué, ça s’est joué à pas grand-chose, ils ont su faire la différence à la fin de chaque set. Je ne pense pas qu’on ait mal joué, les deux premiers sets, on est devant, il nous a manqué quelques petits trucs, de la réussite, de la lucidité, peut-être de la fraîcheur physique et mentale. Avec le temps, pas mal de bons souvenirs remonteront, mais pour l’instant, c’est la déception qui domine, aller chercher une médaille chez nous aurait été fantastique.”