Rencontre avec Thibault LEROUX, qui nous racontera son aventure à l’Half Ironman des Sables-d’Olonne. Il nous décrira sa préparation, puis le déroulé de sa performance durant la compétition. Enfin, il nous donnera ses conseils pour ceux qui aimeraient tenter ce type d’aventure. Pour rappel, l’Half Ironman des Sables-d’Olonne débute par 1,9 km de natation, à travers le canal historique du Vendée Globe. Puis, les concurrents ont enchaîné par quatre-vingt-dix kilomètres de vélo dans la campagne environnante, pour terminer par un semi-marathon sur le mythique remblai des Sables-d’Olonne, en passant par le lac de Tanchet.

Bonjour Thibault, pouvez-vous nous dire pourquoi avoir eu l’idée de participer à un Ironman ?

« En étant en manque de compétition depuis l’arrêt du football, je cherchais une discipline pouvant me permettre de retrouver de la compétition et dans laquelle je pouvais trouver des créneaux d’entraînements compatibles avec mon travail. Je suis tombé sur l’annonce de l’Ironman 70.3 des Sables-d’Olonne par hasard sur Facebook, j’ai pris quelques minutes de réflexion en me disant qu’il me restait neuf mois pour me préparer sans jamais avoir réalisé un seul triathlon de ma vie et je me suis inscrit. »

Comment s’est passé votre préparation et pouvez-vous nous la décrire ? Comment s’est passée votre organisation d’entraînement ?

« J’ai eu neuf mois pour me préparer, sachant que je n’avais pas un bon niveau de natation et que je n’avais jamais fait de vélo sur route. Petite anecdote, au début du mois d’octobre, je n’arrivais pas à nager plus de vingt-cinq mètres en piscine et je n’avais pas de vélo de route. Le challenge était donc de taille, mais tellement stimulant. J’ai eu la chance de rencontrer Stephen (un adhérent de la salle de sport où je travaille), diplômé en natation, qui m’a entraîné et conseillé… pour m’améliorer. Ne pouvant pas rentrer dans un club de triathlon dû à mes horaires de travail, j’ai fait le choix de planifier tout seul mes entraînements. En général, mes entraînements duraient entre une heure et demie et trois heures par jour, plus mon travail (éducateur sportif), à savoir trois heures par jour. »

Avez-vous fait des compétitions avant, afin de vous tester ?

« Durant les neuf mois, j’ai pu faire : les 18,5 kilomètres de Corné « l’attitude » en 1h09, le cross du Courrier de l’Ouest (10,5 km) en 39’04 », la Corrida à Château-Gontier (dix kilomètres) en 37’36 », les quinze kilomètres d’Angers-Pellouailles en 56’49 », les dix kilomètres de Montreuil-Juigné en 35’35 », le duathlon de Saint-Julien-de-Concelles et le semi-marathon de Saumur en 1h23. »

Lors de l’évènement, comment avez-vous abordé les quelques heures avant le départ et lors du départ ?

« A défaut d’avoir été stressé dans le football avant un match ou avant une compétition de course à pied durant les neuf mois, j’ai plutôt bien géré la pression en étant bien entouré par les personnes de ma famille avant le départ et qui ont su m’encourager pour me donner de l’espoir. »

Décrivez-nous vos performances dans les différentes disciplines ?

« Concernant la natation, je suis parti en dernière position parmi les trois mille participants dans le sas des quarante-cinq/cinquante minutes, car ma dernière statistique en piscine était de cinquante minutes. A mon grand étonnement, je sors en trente-deux minutes de l’eau (1,9km) le jour J, sûrement dû à la combinaison qui ma permit une meilleure flottaison et à la marée montante. Pour le vélo, je réalise les quatre-vingt-onze kilomètres en trois heures, ce qui était prévu. J’ai déraillé, dès le début de la course, une barre de mon prolongateur s’est dévissée, puis pour finir, j’ai eu une crampe à chaque cuisse à un kilomètre de la fin, ce qui m’a obligé à m’arrêter dix minutes (le vélo n’était pas à ma taille). Ensuite, pour la course à pied, j’ai réalisé le parcours des vingt et un kilomètres en 2h02. Ce fut difficile après le vélo, dû aux crampes. Mon objectif était 1h30. »

Avez-vous eu des appréhensions ?

« Oui, en natation, car j’avais seulement deux séances d’entraînement en mer avant le jour J. »

Avez-vous eu des défaillances ?

« Comme je vous l’expliquais précédemment, ce fut compliqué à un kilomètre de la fin en vélo et sur les vingt et un kilomètres de course à pied. »

De manière générale, êtes-vous satisfait de votre performance et que pouvez-vous nous dire sur l’ambiance de la course ?

« Je suis content d’avoir terminé la course, par rapport à tous les triathlètes que j’ai pu rencontrer et qui m’ont dit que c’était un challenge fou. Concernant ma performance sportive, je ne suis pas totalement satisfait de mon chrono, notamment en course à pied. L’organisation Ironman et la présence de tous les supporters étaient top. Encore merci à la famille, amis et collègues d’avoir été présents. »

Est-ce que les coureurs sont solidaires entre eux ?

« Oui, il y a une grosse solidarité entre les concurrents. »

Vous avez terminé la compétition dans quel état et avec quel sentiment ?

« J’ai ressenti une grande fatigue musculaire avec une très grande satisfaction d’avoir terminé la course et je n’ai pas tout à fait l’envie de vouloir en refaire un autre (rire). »

Combien avez-vous mis de temps pour récupérer ?

« Il m’a fallu deux jours de repos total et le troisième jour, j’ai repris avec mon activité professionnelle dans ma salle de sport. Lors du quatrième jour, l’envie de refaire une course est apparue (rire). »

Avez-vous le projet de refaire une telle compétition prochainement ?

« Oui, avec un objectif plus grand : un Ironman. Mais en attendant un autre Iroman, un autre événement m’attend au mois d’octobre : être papa. »

Auriez-vous des conseils à donner à des personnes qui aimeraient tenter l’aventure ?

« Je conseillerais de ne pas avoir peur de se lancer dans une telle aventure, mais de bien se préparer et de prendre un maximum de conseils auprès des personnes ayant de l’expérience dans le domaine. Si cela peut rassurer certains : je n’y connaissais rien avant de me lancer. »

Un dernier mot pour ceux qui ont pu vous soutenir dans ce projet, entre les mois d’entraînement et ensuite la compétition ?

« Un grand merci à ceux qui m’ont soutenu et accompagné, merci à ceux qui ne croyaient pas beaucoup en ce challenge réalisable, cela m’a permis de gagner en motivation. »